Cinq millions de Burkinabè se rendent aux urnes dimanche pour la première élection présidentielle depuis la chute, il y a un an, du régime de Blaise Compaoré. Ce scrutin doit tourner la page de la transition politique au Burkina Faso.
Cinq millions d’électeurs sont appelés à voter dimanche 29 novembre lors de la première présidentielle organisée au Burkina Faso depuis la chute de l’ancien régime, il y a un an.
Ce scrutin, couplé à des législatives, doit tourner la page de la transition politique mise en place après l’insurrection populaire qui a chassé du pouvoir, fin 2014, Blaise Compaoré, lequel tentait de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat.
Quatorze candidats sont en lice pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.
« Pour la première fois depuis 50 ans, il y a une incertitude électorale, on ne connaît pas le vainqueur à l’avance », analyse Abdoulaye Soma, président de la Société burkinabè de droit constitutionnel, qui pronostique un taux de participation autour de 50 %, supérieur aux scores habituels lors des élections de l’ère Compaoré.
Les bureaux de vote ouvrent à 6 h (locales et GMT) et ferment à 18 h. Les résultats provisoires devraient être annoncés lundi soir, selon la Commission électorale. Environ 25 000 membres des forces de l’ordre ont été déployés pour sécuriser l’élection dans le pays.
L’ombre de Blaise Compaoré
Aucun membre de la transition politique – président et ministres – qui a succédé au régime Compaoré n’est autorisé à participer à cette élection. Le mouvement de Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ne sera pas non plus représenté à la présidentielle, en vertu d’une loi interdisant aux pro-Compaoré ayant soutenu le projet de révision constitutionnelle de briguer des mandats électoraux.
Cependant, le CDP présente des candidats aux législatives et pourrait réaliser un beau score. L’ombre du « Beau Blaise », resté 27 ans à la tête du Burkina Faso et désormais exilé en Côte d’Ivoire voisine, planera donc sur cette campagne.
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Sept des 14 candidats à la présidentielle ont été plus ou moins des compagnons et des barons du régime déchu. Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, considérés comme les deux favoris, sont d’anciens ministres de Compaoré.
Le premier est resté avec l’ex-président pendant 26 ans, occupant les prestigieux postes de Premier ministre et de président de l’Assemblée nationale. Il a aussi été patron du CDP avant de tomber en disgrâce, quittant le parti 10 mois avant la chute du régime. Quant à Zéphirin Diabré, même s’il a quitté le pays pendant de nombreuses années pour travailler dans le privé, il doit une grande partie de sa carrière à Blaise Compaoré.
Prévues le 11 octobre, ces élections avaient été reportées au 29 novembre en raison du coup d’État manqué du 17 septembre, mené par un ancien bras droit de l’ex-président Compaoré, le général Gilbert Diendéré, qui a depuis été inculpé pour crime contre l’humanité.
Avec AFP