Les caméras cachées sont des programmes censés divertir le téléspectateur et lui redonner le sourire, lui permettre de passer un agréable moment en famille après la journée de jeûne… Mais ces dernières années, le contenu proposé par les chaînes algériennes laisse un peu à désirer.
Des expériences sociales de mauvais goût
Si auparavant, les caméras cachées algériennes, malgré le peu de moyens, étaient caractérisées par la légèreté et la spontanéité ; aujourd’hui, la mode est à des expériences sociales lourdes et de très mauvais goût, parfois à la limite du voyeurisme et du sadisme.
À titre d’exemple, citons le concept du « mariage annulé ». Pour « faire rire » les gens, on n’a pas trouvé mieux que d’organiser pour l’invité et sa famille de fausses fiançailles. Les parents sont pris au piège. Et quand la supercherie est révélée, les mamans fondent en larmes et les pères quelquefois piquent des crises de nerfs. Autant dire qu’en matière de drôlerie, on a vu mieux.
Un humour douteux
D’autres caméras cachées sonnent carrément faux. Et le téléspectateur se rend vite compte qu’il s’agit d’un scénario prémédité. Sinon comment expliquer que la même célébrité tombe année après année dans le même piège ? À l’exemple de cette jeune femme qui fait face, avant chaque Ramadan, à l’apparition soudaine d’un animal sauvage ?
En matière d’humour douteux, nous avons aussi droit au concept du faux portrait. Pour mettre l’invité en colère, une personne célèbre, on lui propose de lui rendre hommage par un portrait fait en direct. Cependant, le résultat ressemble plus à une caricature qu’à une œuvre d’art. Si la plupart de ces invités restent de marbre, d’autres entrent dans une colère noire. Certains vont même jusqu’à donner des coups de tête au tableau et à se rouler par terre !
Numéro de rire ou séance de torture ?
Un autre concept étrange de caméra cachée dont on ne comprend pas trop le sens, celui du bus caritatif. L’invité est convié à prendre part à un voyage de charité par bus. Si au début on met l’ambiance, on chante et on danse ; les choses tournent vite au glauque. D’abord, on provoque l’invité pour le mettre en colère jusqu’à ce qu’il « pète les plombs ». Quelques minutes plus tard, le bus tombe en panne et s’arrête au milieu de nulle part. Le supplice n’est pas encore terminé. Pour achever de « faire rire » le téléspectateur, on sort un serpent vivant qui suscite la panique générale dans le bus. Décidément, tous les moyens sont bons dans cette course effrénée vers l’audimat, quitte à mettre la santé des gens en danger.
Face à cette déferlante de lourdeur et de médiocrité, le téléspectateur algérien se retrouve nostalgique des vieux programmes d’antan faits d’un humour léger, convivial, populaire et tourné par des comédiens de talent qui sont devenus membre de chaque famille…