Campagne contre les sacs plastiques sur les réseaux sociaux: « Reprenez vos couffins! »

Campagne contre les sacs plastiques sur les réseaux sociaux: « Reprenez vos couffins! »

Notre bon vieux couffin et nos fameuses bouteilles en verre que l’on consigne sont la solution la plus facile pour mettre fin au massacre du plastique contre Dame nature.

Un Algérien a fait plus de 500 km à pied pour manifester contre les sacs plastiques. Venu de Beni Saf (ouest du pays) d’où il est originaire, il a parcouru pancarte à la main, où il est écrit «stop aux sacs plastiques», plus d’une dizaine de villes avant d’arriver à la capitale. Un geste des plus symboliques mais qui démontre la prise de conscience des Algériens contre ce phénomène qui est en train de «tuer» nos villes et villages.

En effet, depuis plusieurs mois des campagnes de sensibilisation sont menées par les jeunes sur les réseaux sociaux. Ils ne sont pas forcément «écolos», mais ils veulent en terminer avec cette «tradition» qui a gagné le pays depuis qu’il est passé au libéralisme durant les années 1990.

Le plastique en général, a envahi notre quotidien, mais surtout notre environnement. C’est devenu un gage de bon service pour les commerçants. Vous allez acheter un petit chewing-gum, il vous l’emballera dans un petit sac. Ne pas vous proposer ce sac lui paraît comme une insulte qu’il vous adresse. «Asna khouya naâtik sachet. Khessara aâlik» (Attends mon frère que je te donne un sac. Quand même je n’oserai pas). C’est la phrase que vous lancera le bon commerçant. Au début de l’époque des sachets, ils étaient vendus à 2 DA pièce. D’où, d’ailleurs, le nom qui leur colle dans le jargon populaire (sachet taâ rabaaïne dourous, 40 centimes, deux dinars). Cependant, les choses ont évolué, et ce sac a commencé à être offert par les commerçants. C’était le début des abus!

La notion de jetable a ainsi fait son apparition. Nos objets du quotidien sont utilisés pour une petite période avant de rejoindre la poubelle. Et pour beaucoup de nos concitoyens, malheureusement, poubelle signifie les…ruelles. Elles sont envahies par ces sacs et autres bouteilles et emballages en plastique. D’ailleurs, la première chose par laquelle un touriste est accueilli en débarquant à Alger ce sont les sacs plastiques accrochés aux barbelés ou qui se «baladent» sur le tarmac.

Une image affligeante, mais qui résume parfaitement la réalité de notre environnement, noyé sous les déchets plastiques. Pourtant, il suffit de revenir aux sources pour mettre fin à ce massacre contre Dame nature. Notre bon vieux couffin et nos fameuses bouteilles en verre que l’on consigne sont la solution la plus facile pour mettre fin à cette tragédie. Non seulement, cela évite le gaspillage, mais sauvegarde la nature. A leur époque, les problèmes de pollution n’existaient pas chez nous. En plus, c’est joli, meilleur pour la santé avec les toxines que dégagent les sacs plastiques. En ce qui concerne les boissons, le verre a même une meilleure conservation. Vous pouvez le constater de vous-même avec le goût des limonades en verre et en plastique. La différence est flagrante. Les pays occidentaux sont en train de revenir doucement à ce que nous avons abandonné. Depuis qu’ils font payer les sacs en plastique, le couffin est revenu au devant de la scène. C’est même devenu un accessoire de mode pour beaucoup.

Les grandes marques ont surfé sur la tendance en lançant leurs collections «panier».

Le plastique disparaît crescendo chez elles. Elles l’ont fait, alors pourquoi pas nous surtout qu’il y a une génération cela était notre quotidien? En fait, le problème réside dans la mise en place d’une réelle volonté politique pour se débarrasser définitivement de la «chekara» et non pas lui changer de couleur comme on l’a fait au début des années 2000. Beaucoup d’énergie et d’argent ont été mobilisés dans le traitement des déchets. Mais on n’a pas attaqué le mal par la source. Il n’y a pas encore d’investissement sur la prévention, sur les raisons de la production de déchets. C’est là-dessus qu’il faut miser à fond.

Les autorités doivent centrer leurs efforts sur l’éducation de la population. Faire entrer les termes «développement durable» «consommation responsable»dans le vocabulaire algérien. Il faut ré-inculquer cette culture qui est loin d’exister chez nous, où l’on continue à jeter nos poubelles par les fenêtres et nos détritus parterre. Une amère réalité que l’on peut changer en retrouvant des valeurs qui étaient les nôtres, il n’y a pas si longtemps. Alors n’hésitons plus, tirons nos couffins…