Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) animera, demain dans la matinée, un meeting à la Maison de la culture en faveur de la liste de son parti à Béjaïa, conduite, faut-il le rappeler, par l’ex-député et actuel secrétaire de wilaya du parti, Kamel Bouchoucha. Ouyahia devrait dérouler le programme du parti pour convaincre les électeurs à aller voter en faveur des candidats de sa formation politique mais surtout parler du programme envisagé pour la Kabylie et surtout pour Béjaïa. Ce qu’il devrait surtout dire, c’est comment mettre fin à beaucoup de disparités qui touchent les petites catégories des citoyens et la classe moyenne mises à mal par l’inflation des produits alimentaires et des produits agricoles. Des classes qui, d’ores et déjà, appréhendent le mois de ramadhan et ce qu’il va charrier comme hausse vertigineuse des prix. Pour remplir son panier chaque semaine, il faut débourser plus 5 000 DA contre moins de 2 500 DA il y a trois années seulement. La plupart des candidats parlent jusque-là du développement de la wilaya mais oublient que le développement passe aussi par le bien- être du citoyen qui doit travailler dur, faire des heures supplémentaires ou dénicher un boulot partiel pour arrondir ses fins de mois afin de pouvoir nourrir convenablement ses enfants. Voilà à quoi ressemble le quotidien de simples citoyens qui se battent tous les jours pour garantir une vie décente à leurs familles et préserver leur dignité. Ceci sans oublier les factures d’eau, d’électricité et de gaz dont les tarifs ont connu une augmentation ces cinq derniers années, aux côtés de la pomme de terre, la banane, l’ail, la tomate, la viande, la sardine et les produits alimentaires en général. Il faut reconnaître que la spéculation n’est pas la seule responsable de cette situation, il faut un véritable plan de régulation du marché et surtout une volonté de le faire loin des professions de foi. Il faut que l’Etat joue son rôle à fond pour ne pas laisser libre cours aux charlatans de faire des affaires sur le dos du peuple et sa souffrance avant que les choses n’atteignent le pourrissement.
Les candidats doivent expliquer aux citoyens et leur dire comment ils comptent faire pour stopper ces pratiques malsaines. Le programme social du RND est l’un des rares programmes qui dispose de quelques propositions intéressantes à savoir, entre autres, le relèvement à 60 000 DA du plafond des salaires des demandeurs éligibles au logement public locatif ou social, même s’il ne va pas trop loin dans le volet social notamment, jusqu’à la révision nouveau code du travail et le retour à la retraite proportionnelle et sans conditions d’âge, comme souhaité par les citoyens et les travailleurs en général. Il n’évoque pas aussi comment il peut mettre fin à l’envolée des prix des produits agricoles dans les marchés, un phénomène qui fait saigner, plus que jamais, les économies des chefs de famille et surtout comment y mettre fin car toutes les recettes qui ont été proposées jusque-là n’ont rien apporté et le portefeuille du citoyen a été vidé et. Peu de gens croient encore à l’amélioration de la situation. Il s’agit juste d’alerter ceux qui peuvent changer les choses sur la détresse des chefs de famille qui ne voient pas le bout du tunnel. Le volet aussi de l’emploi n’est pas bien abordé par les candidats, surtout ceux qui peuvent obtenir une majorité au sein du Parlement et faire partie du prochain gouvernement. Les dispositifs actuels ont montré leurs limites même si des milliers d‘emplois ont été créés. La proposition faite par Ouyahia dans ses précédentes sorties, consistant à «créer un fonds pour le soutien des régions montagneuses, des Hauts-Plateaux et du Sud» est une bonne idée, mais il y a nécessité aussi de créer un fonds pour soutenir les petits paysans et fermiers qui possèdent de petites parcelles de terre qu’ils ont abandonnées avec le temps faute de moyens. Ces dernières, autrefois cultivées, seront d’un apport à l’économie et offriront une autosuffisance en plusieurs produits agricoles ; le reste des produits est écoulé dans les marchés de proximité. Ces quantités qui entrent dans les marchés renforcent l’offre et réduisent les prix.