Campagne moissons-battage 2018/2019 : Une récolte record en prévision

Campagne moissons-battage 2018/2019 : Une récolte record en prévision

Le bilan de la campagne moisson-battage 2018/2019 est à la veille d’être rendu public. On parle d’une récolte record. En effet, selon le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Omari, «elle sera exceptionnelle ».

Le ministre, qui répondait à la presse sur les prévisions de récoltes lors de la réunion d’installation, hier, de la commission nationale sectorielle chargée de la préparation et du suivi de la campagne nationale de reboisement, prévoit que la production céréalière pour la saison 2018/2019 atteigne « un niveau historique, jamais enregistré depuis l’indépendance ».
M. Omari explique que ces prévisions reposent sur le fait que « les quantités de production de la saison en cours devraient dépasser le niveau important atteint la saison dernière, estimé à plus de 60 millions de quintaux ». Le premier responsable du secteur a, en outre, informé que les volumes de céréales collectés par les coopératives céréalières et de légumes secs (CCLS) relevant de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), ont permis de dépasser les hauts niveaux des stocks nationaux enregistrés la saison dernière, estimés à 27 millions de quintaux. Et d’indiquer qu’une feuille de route est en cours d’élaboration. Dans ce cadre « des instructions données par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, pour la création d’un conseil spécial destiné à la réorganisation de cette filière et à la promotion de la production nationale » ont été données. Le ministre s’est aussi prononcé sur l’objectif d’autosuffisance du pays en céréales. Il a déclaré à ce sujet que le niveau de récolte de blé dur et d’orge, enregistré cette saison, épargnera au pays de recourir à l’importation de ces deux céréales. Concernant le blé tendre, Omari a rappelé qu’« une étude a été lancée par une équipe d’experts agricoles en vue d’identifier les voies à même de s’affranchir de la dépendance étrangère en matière de production de blé tendre ». Selon le ministre, le mode opératoire qui a été adopté consiste « en l’extension des superficies emblavées en semis de blé tendre dans le sud du pays », estimant, toutefois, qu’il va falloir également, pour réduire le volume importé de cette céréale, revoir le mode de consommation des citoyens, «c’est-à-dire mettre un terme à la surconsommation et au gaspillage ». Toujours dans ce même sillage, le ministre a souligné qu’une commission intersectorielle englobant les secteurs de l’agriculture, des finances, de l’industrie et du commerce, a été installée récemment et sera chargée de la régulation du marché des céréales et de l’organisation de l’activité des minoteries. Cela dit, et pour revenir à l’objectif d’autosuffisance en céréales, il y a lieu de rappeler qu’une conférence sur le développement de la filière céréalière a été organisée le mois dernier par le ministère de l’Agriculture. Les débats ont porté sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour l’intensification de la production céréalière du pays. Dans cette optique, un plan d’action a été tracé. Il vise un objectif de production de céréales de 69,8 millions de quintaux, toutes variétés confondues, à l’horizon 2020 et une réduction totale des importations en blé dur. Ce qui ne va pas être le cas pour le blé tendre, comme l’attestent de nombreux experts en la matière et agronomes spécialisés en céréaliculture. Arguant que notre climat ne se prête pas à ce type de culture et, quand bien même des rendements appréciables ont été enregistrés, «cela ne reste que des niches», est-il mentionné dans de nombreuses études menées sur le terrain. En somme, la facture d’importation en blé tendre va continuer d’être élevée car boostée par la poussée démographique. L’Algérie sera encore, pour un temps, deuxième plus gros importateur mondial de céréales primaires (blé tendre et dur et orge). <