Campagne moissons-battage : M. Benaïssa donne le coup d’envoi à Relizane

Campagne moissons-battage : M. Benaïssa donne le coup d’envoi à Relizane

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a donné,  hier à Mendès (Relizane), le coup d’envoi de la campagne nationale moissons-battages 2011/2012

Cette campagne nationale sera marquée par une production totale de 58 millions de quintaux de céréales, dont la majorité est constituée de blé tendre, a indiqué le ministre. La superficie concernée est de 3,376 millions d’hectares dont 163.000 consacrés à l’intensification des semences. Lors de la précédente campagne moissons-battage 2010/2011, une production de l’ordre de 45 millions de quintaux a été enregistrée, a-t-on appris de bonne source. Pour la réussite de cette campagne, 9.500 moissonneuses-batteuses et 900 camions pour le transport de cette production céréalière seront mobilisés. De même que 542 points de collecte de ces moissons ont été retenus. En outre, le guichet unique au niveau des coopératives des céréales et des légumes secs a été réactivé pour permettre aux agriculteurs de percevoir leur dû dans des délais ne dépassant pas les 48 heures après la livraison de leur production. Auparavant, le ministre avait procédé à la pose de la première pierre du futur siège de la Conservation des forêts de la localité de Zemmoura, comme il s’était entretenu avec les fellahs de la région. Le ministre doit visiter dans la localité de Djdiouia une ferme spécialisée dans l’élevage bovin, de même qu’il procédera à la remise de titres d’exploitation de terres par concession au profit de nombreux paysans.

AÏn Defla

Une récolte de 2 millions de quintaux de blé attendue

Timidement, au regard des conditions météorologiques de la fin avril, la campagne moissons-battage au niveau de la wilaya d’Aïn Defla a quand même bien commencé. Depuis le 1er juin, un millier d’hectares ont déjà été fauchés. Un millier sur les 80 000 hectares emblavés lors de la campagne labour-semailles, et les prévisions tablent déjà sur une récolte record au regard évidemment des conditions climatiques qui ont prédominé cette année et surtout des exceptionnelles chutes de pluie particulièrement, celles d’avril et de mai. A cela s’ajoute la maîtrise du secteur par les céréaliculteurs qui, en bons professionnels, ont respecté l’itinéraire technique de production tout le long du cycle. Pour M. Boudjema Zerrouk, directeur des services agricoles de la wilaya d’Ain-Defla, ce sont 2 mil- lions de quintaux qui sont attendus avec un rendement moyen de 25 quintaux à l’hectare et des pics de 40 à 50 quintaux à l’hectare au niveau de certaines parcelles. Le plus attendu reste ce million de quintaux prévu pour être ensilé. La précédente campagne avait donné 1,6 million de quintaux et le stockage au niveau de la CCLS de quelque 650 000 quintaux.

Pour la présente campagne, ce sont des capacités de stockage qui ont été pour ainsi dire doublées. «En tablant sur le stockage d’un million de quintaux, nous avons ciblé et préparé des aires de stockage supplémentaires comme les hangars de l’entreprise Batimétal, l’ex-Sonipec au niveau de la zone industrielle, l’EPLA au niveau de Djellida ou encore les entrepôts de l’Edimco, l’ex-Edipal et même des privés, doublant ainsi les capacités de stockage de la CCLS, qui, avec ses 10 unités totalise, 485 000 quintaux en terme de capacité de stockage», note le DSA. Avec un prix d’achat de l’ordre de 4 500 dinars le quintal pour le blé dur, 3 500 dinars pour le blé tendre et 2 500 dinars pour l’orge, l’intéressement est indéniable, d’autant plus, souligne le directeur des services agricoles,  que, avec le guichet unique, dès la fin de la livraison et dans un délai maximum de 72 heures, le céréaliculteur touche son chèque». Une armée de près de 400 agents pilote cette opération, et en terme de logistique, ce sont 400  moissonneuses-batteuses qui seront à pied d’œuvre.

«Nous devons veiller au grain», remarque M. Zerrouk. Un contrôle dans les deux sens du terme tant le prix incitatif fixé par l’Etat aiguise bien des appétits bassement mercantiles et spéculatifs. Seul le grain nouvellement récolté et dûment certifié est accepté, le grain de mauvaise qualité étant rejeté de même que le contrôle est strict s’agissant du grain importé qui pourrait être «fourgué» dans le sens ou celui-ci de moindre qualité par rapport au grain local se trouve être par ailleurs importé à près de la moitié de la valeur du grain local. Le parc de la CCLS s’est enrichi cette année de pas moins de 21 moissonneuses-batteuses neuves et avec une location allant de 2 800 à 3 000 dinars de l’heure, les 400 engins ont du … grain sur la planche. Notons enfin le dispositif mis en place pour la sécurisation des champs et ce, notamment à travers une caravane de sensibilisation qui avait mobilisé les services des forêts, de la Protection civile et de l’agriculture. Une vingtaine d’hectares de céréales ont déjà été dévorés par les feux, leurs propriétaires n’ayant pas dégagé la bande de deux mètres de largeur le long des routes pour sécuriser l’ensemble de la parcelle.

A. M. A.

Colloque sur les ressources hydriques

La gestion intégrée de l’eau préconisée

La modernisation des réseaux de mesure de ressources en eau, une urgence selon les participants

Les données hydriques ont enregistré  une «diminution de près de 30% des précipitations enregistrées à l’échelle nationale durant ces trois dernières décennies.

Placée sous le thème «rôle, organisation et traitement de la mesure», le colloque international sur la gestion intégrée de l’eau, organisé par l’Agence de bassin hydrographique  constantinois Seybousse-Mellegue, en collaboration avec l’Université Mentouri  de Constantine et la Société allemande de coopération internationale,  a été clôturé hier, à Constantine, après deux jours consécutifs de travaux.  Lors de cette intéressante rencontre à laquelle ont notamment pris part des spécialistes et experts français et allemands, les participants ont particulièrement mis l’accent sur l’urgence de la modernisation des réseaux de mesure.

Cette impérieuse nécessité a été d’ailleurs soulignée par le directeur  de l’agence de bassin hydrographique constantinois Seybousse-Mellegue, M. Khatim Kherraz, qui a déclaré que les avancées réalisées à ce jour par l’Algérie dans le développement des systèmes de mesure des ressources en eau doivent être «impérativement» sous-tendues par un travail de mise à jour, inspiré des progrès techniques et  technologiques concrétisés en la matière.

Il faut dire que c’est l’ensemble des participants au colloque qui ont mis en relief cette urgence de la modernisation des réseaux de mesure des ressources en eau en Algérie. Dans son intervention, le directeur général de l’ANRH (Agence nationale des ressources hydrauliques),  M. Rachid Taïbi, et tout en concédant que les outils dont dispose  l’agence pour assurer l’observation, le suivi et la mesure des différents éléments  du cycle de l’eau en Algérie sont loin d’être négligeables ou archaïques, a insisté néanmoins sur l’exigence d’actualiser ces acquis.

L’ANRH dispose d’un important dispositif qui participe activement à l’enrichissement et à l’adaptation de la banque de données exploitée particulièrement dans les études de synthèse et de cartographie menées pour mesurer l’évapotranspiration, les pluies mensuelles et annuelles, les écoulements de surface et les ressources en eaux souterraines.

Selon le responsable, le réseau national d’observation se compose essentiellement de 200 stations hydrométriques pour suivre l’écoulement des cours d’eau, de 800 stations pluviométriques pour suivre la répartition et l’intensité des pluies à travers le territoire national et de 700 piézomètres (dispositifs de mesure de pression des liquides)  pour suivre les fluctuations du niveau des nappes importantes du pays, soumises  à une exploitation effrénée.  Lors de sa communication, le DG de l’ANRH,  qui a fait part de  l’existence d’un réseau de surveillance de la qualité des eaux, tant superficielles que souterraines, affirmera que l’analyse des données recueillies dans le cadre de ce système de mesure des ressources en eau a permis la confirmation de la «hantise» d’un amenuisement du précieux liquide, provoqué par le changement climatique.

Il signalera, dans ce sillage, une «diminution de près de 30% des précipitations enregistrées à l’échelle nationale durant ces trois dernières décennies».

Aussi, M. Taïbi qui notera que l’exclusivité des images satellites a été «importée» en Algérie, affirmera que l’utilisation de ce procédé «de pointe» a donné lieu à l’élaboration d’une nouvelle carte géologique du pays à partir  de laquelle ont été identifiées 147 unités hydrogéologiques.

Intervenant pour sa part, M. Azeddine Mebarki, professeur à la faculté des Sciences  de la terre, de géographie et d’aménagement du territoire de Constantine, a indiqué que des «lacunes persistent» encore en matière de «connaissance spatiale des bilans hydriques, des éléments qu’il qualifiera d’ «indispensables» pour les  besoins d’étude et de gestion intégrée des ressources en eau.

Explicite, il ajoutera que l’exploitation des bases de données climatologiques disponibles,  conçues sous forme de grilles avec un maillage de 2 km de côté, a conduit à  la généralisation d’un bilan hydrique classique et théorique sur le territoire de l’Algérie du Nord. Le Pr Jean-Pierre Laborde, de l’université  de Nice Sophia-Antipolis, qui animait con-jointement avec le Pr Mebarki, une conférence sur «la cartographie, outil de valori- sation des données de mesures en Algérie  du Nord», a souligné, pour sa part, que les cartes annuelles du déficit agricole et du nombre de mois secs reflètent les forts contrastes bioclimatiques de la région de l’Algérie septentrionale,  avec un déficit hydrique variant, en année moyenne, de 400 mm au nord à plus  de 2.200 mm au sud, et une durée du stress hydrique passant respectivement de 4 à 12 mois dans l’année».

Le Pr Faten Jarraya Horriche, du Centre de recherche et des technologies des eaux de Tunisie, a indiqué quant à elle que son pays ambitionne à long terme de remplacer les puits existants par des piézomètres. Le Pr Jarraya Horriche signalera, d’autre part, «l’urgence de la mise en place d’une banque de données hydrauliques et géologiques fiables et exploitables pour permettre une meilleure gestion de cette ressource naturelle en déperdition en raison de l’augmentation  des températures, des consommations accrues par les activités humaines et de l’accumulation de déficits pluviométriques, notamment ».

Synthèse de Soraya G.

Une production record en perspective à Mascara

Les prévisions de récolte  tablent sur une production de 2 millions de quintaux céréales. La campagne labours-semailles,  entamée   depuis quelques jours, fait état de prévisions de récolte  estimées  par les services agricoles de la wilaya de Mascara à deux millions de quintaux pour les céréales, toutes espèces confondues. La campagne moissons-battages qui vient de démarrer s’avère donc très prometteuse et importante par rapport aux années précédentes. Tous les moyens  humains et matériels sont mobilisés pour la réussite de cette campagne. La C.C.L.S. vient de mettre à la disposition des fellahs 30 moissonneu-ses-batteuses acquises pour la cir- constance, et les entrepôts de stockage des magasins et silos sont  prêts à recevoir de grandes quantités dans ses locaux ouverts  dans l’ensemble des localités. L’aménagement de ces lieux a été opéré durant ces dernières semaines pour  faciliter la tâche aux agriculteurs. Des agents de la D.S.A et de la Chambre de l’agriculture sont mobilisés au niveau des points de collecte et ce, pour recenser et régler toute contrainte pouvant surgir durant l’opération. Les ponts bascules qui étaient à l’arrêt à certains endroits ont fait l’objet d’un contrôle par la société spécialisée, et des réparations ont été également opérées. L’horaire d’ouverture durant la campagne est fixé de 6 heures du matin jusqu’à 18 heures, ce qui permet la réception dans de bonnes conditions. Pour une seule jour- née, plus de1.800 quintaux ont été livrés par les fellahs d’une seule région de la wilaya de Mascara. C’est dire tout le sentiment

d’optimisme pour une campagne qui s’annonce sous les meilleurs auspices.

A. Ghomchi