Campagne moissons-battages 2019 : Vers une récolte record

Campagne moissons-battages 2019 : Vers une récolte record

Si l’on en croît les échos parvenus des wilayas à vocation céréalière, où la campagne moissons-battages bat son plein, on s’achemine tout droit vers presque le même volume récolté en 2018 avec 60,5 millions de quintaux ensilés. Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, les premiers indices observés sur les trois millions et demi d’hectares, consacrés à la culture céréalière cette année, augurent d’une bonne récolte qui devrait se solder par une moisson de près de 60 millions de quintaux, en attendant les résultats finaux, étant donné que si la campagne moissons-battages a débuté en avril dans les wilayas du Sud, elle ne l’a été qu’à la mi-juin au nord du pays et se poursuit actuellement.
Pour l’heure, on peut avancer que c’est la deuxième année consécutive où les récoltes tournent autour de 60 millions de quintaux, alors qu’on se souvient celles des années précédentes à 2018 qui ne dépassaient pas les 50 millions de quintaux et, parfois même, baissaient à hauteur des 40 millions de quintaux. En effet, comparativement à l’année record enregistrée lors de la campagne 2008-2009, qui avait culminé jusqu’à 61,2 millions de quintaux, suivie d’une chute à 45 millions de quintaux en 2010 et à 42,45 millions de quintaux en 2011, avant de remonter à 51,2 millions de quintaux en 2012, et de rechuter par la suite à 49,1 millions en 2013 et à 35 millions de quintaux en 2014. Celles de 2015 à 2017 sont restées autour des 40 millions de quintaux. En somme, on peut dire qu’avec ces deux derniers bons rendements céréaliers, enregistrés successivement en 2018 et 2019, que la filière céréale est sur une bonne voie, celle de la performance. Mais toujours est-il, que si il y a performance elle est surtout due aux conditions climatiques très favorables qui ont prédominé ces deux dernières saisons. Ce qui n’est pas très souvent le cas, étant donné que notre culture céréalière reste essentiellement dépendante de la pluviométrie. Toutefois, il y a lieu de savoir que le stress hydrique ne serait pas la seule raison qui puisse expliquer les contre-performances enregistrées ces dernières années, comme détaillé ci-dessus. Il existe, en effet, d’autres raisons, d’ordre technique, administratif et organisationnel qui, malheureusement, subsistent et, du coup, empêchent beaucoup de céréaliculteurs de réaliser de bonnes récoltes. C’est d’ailleurs tout à fait déplorable, quand on sait que la facture annuelle du pays en céréales grève lourdement le budget de l’Etat. Et peut même s’aggraver si notre production céréalière n’arrive pas, tout au moins, à se maintenir à un niveau égal à celui de 2018 et 2019. C’est d’autant plus impératif dès lors où nos besoins en la matière sont estimés pour l‘heure à plus de
8 millions de tonnes par an pour une consommation moyenne annuelle de 200 kilogrammes par habitant. Des besoins qui vont certainement grimper en raison de la poussée démographique du pays. De plus, la facture d’importation pourrait, elle aussi grimper, si les cours de l’or jaune venaient à s’envoler. Il y a lieu de rappeler dans ce sens que les céréales représentent près de 33% de la structure des importations alimentaires du pays. C’est dire tout le poids dans la facture. Les céréales ont atteint 1,153 mds usd, contre près de 1,433 md usd en 2018, soit une baisse de 19,46%, précise l’Office national des statistiques (ONS).
Selon des bureaux d’études internationaux, l’Algérie devrait importer, à la fin 2019, environ 7,7 Mt de blé, contre 8,2 Mt en 2017-2018.
Toujours selon cette même source, le niveau actuel d’importation en céréales du pays devrait se poursuivre dans les années à venir. Ce qui explique pourquoi les pouvoirs publics privilégient actuellement une stratégie d’autosuffisance en blé dur à l’horizon 2020. Mais pour le blé tendre, cela reste utopique du fait que nos sols trop secs, peu adaptés à la culture de blé tendre ne permettront pas une augmentation de la production.