Campagne pour le scrutin du 12/12 : Tebboune : «Je ne suis pas le candidat de l’Armée»

Campagne pour le scrutin du 12/12 : Tebboune : «Je ne suis pas le candidat de l’Armée»

Après une semaine de campagne électorale plutôt agitée pour lui, le candidat à la présidentielle Abdelmadjid Tebboune a préféré riposter via des tribunes médiatiques loin des difficultés du terrain et l’hostilité manifeste des populations pour les sorties publiques des postulants à la magistrature suprême.

Au forum du quotidien El Hiwar comme sur les colonnes d’El Khabar dans sa livraison d’hier, l’ancien Premier ministre s’est attaqué à la thèse selon laquelle il serait le candidat adoubé par l’institution militaire pour l’introniser chef de l’Etat.
« L’insistance à me présenter comme étant le candidat de l’Armée ou du régime est un folklore politique », a-t-il rétorqué en convoquant les déclarations du chef de l’état-major de l’ANP niant « toute ambition politique » de l’institution militaire.
M. Tebboune citera, dans le même registre, le contenu de la revue El Djeich selon qui « l’ère de la fabrication des présidents est révolue », accusant dans ce sillage « la bande qui continue de diffuser une manipulation provenant d’outre-mer sur un prétendu « pouvoir militaire avec une façade civile».
Même quand il est interrogé sur les couacs enregistrés au début de sa campagne électorale dans la course vers El Mouradia, M. Tebboune explique cela par « une campagne fomentée par la bande » et qui constitue le « prolongement de celle de 2017 » lorsqu’il était au poste de Premier ministre.
« Il ne peut y avoir d’autres explications que celle-ci », a-t-il soutenu, estimant que « les supplétifs de la bande sont agacés par ma candidature », d’où leur « focalisation sur le départ de notre ancien directeur de campagne au moment où les médias ne connaissent pas les noms des directeurs de campagne des autres candidats », a-t-il fait remarquer.
M. Tebboune a évoqué, dans le même registre, le tapage médiatique qui a accompagné l’arrestation et l’incarcération de l’ancien député du RND et homme d’affaires Omar Alilat, que des médias présentaient comme le financier principal de sa campagne. « C’est une tempête dans un verre d’eau qui ne va pas m’affaiblir », a réagi l’ancien ministre de l’Habitat, qui a nié tout apport financier pour sa campagne électorale de la part de l’ancien député de Béjaïa. Estimant que le dossier d’Omar Alilat « est entre les mains de la justice et que personne n’est au-dessus de la loi », M. Tebboune désigne également « la bande » d’être à l’origine de ces « allégations ».
M. Tebboune est revenu, en outre, sur la question cruciale de l’indépendance de la justice, promettant de « poursuivre la campagne de lutte contre la corruption dans le cas où il bénéficie du suffrage des électeurs le 12 décembre prochain ».
Le même candidat à la présidentielle a rappelé, par la même occasion, le tollé suscité par la création de l’inspection de contrôle de l’argent public quand il était à la chefferie du gouvernement.
S’agissant des deniers publics, M. Tebboune a promis la récupération de l’argent détourné qui se trouve à l’étranger, estimant que ces capitaux se trouvent dans les pays abritant les paradis fiscaux sous forme d’investissements d’hommes d’affaires et d’autres biens en leurs noms ou de leurs proches…
Il a ajouté, à ce sujet, « détenir la recette légale » pour le récupérer, relevant que l’Algérie a besoin pour ce faire d’un président légitime et des institutions pérennes.
« Si nous parvenons à récupérer 5 milliards de dollars, cela compensera le déficit de la caisse des retraites, y compris celui des retraités de l’ANP », a-t-il annoncé.
M. Tebboune promet également une révision des salaires de façon à améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Dans le volet relatif aux réformes politiques et institutionnelles, le candidat Tebboune a réitéré son intention d’amener la loi fondamentale de façon à ce qu’elle soit adaptée aux revendications du mouvement populaire…

Nazim Brahimi