Plusieurs dizaines d’étudiants se sont rassemblés devant le siège du rectorat. » On demande le dialogue « , a été le slogan entonné de vive voix par la foule qui avait, quelque temps auparavant, procédé à la fermeture de l’axe routier faisant face au campus de Hasnaoua. Cette action de protestation intervient seulement à trois jours de la visite de Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Les protestataires, issus essentiellement de la faculté des sciences économiques et financières, qui ont dénoncé la nontenue de l’AG promise pour hier, en présence de la doyenne de la faculté dont ils demandent le départ, étaient toujours remontés contre l’interdiction opposée par l’administration rectorale, avant-hier, dimanche, de rencontrer la presse. Une rencontre que les représentants du comité autonome de la faculté des sciences économiques ont dû tenir devant le portail du campus.
Une rencontre durant laquelle ils sont revenus sur les événements survenus lors de la visite du ministre lequel avait demandé à rencontrer les syndicats d’étudiants, des enseignants et des fonctionnaires. Pour les contestataires, les vrais représentants ont été empêchés d’assister à la rencontre avec le ministre. L’administration de l’université a, selon les syndicalistes du COINCESCO, a choisi des éléments qui lui sont favorables pour présenter une situation normalisée au ministre. Ayant été mis au courant par un étudiant que les vrais délégués étaient à l’extérieur, le ministre a alors ordonné de les faire entrer malgré la contestation de la doyenne de la faculté.
Une plate- forme des problèmes et revendications des étudiants a été remise au ministre qui s’était montré attentif, selon les syndicalistes. En sus de sa recommandation aux responsables du rectorat d’ouvrir le dialogue pour aplanir tous les conflits, le ministre a décidé d’envoyer une commission ministérielle, dès aujourd’hui, mardi. De son côté, la coordination des comités de l’université a organisé, hier, une conférence de presse.
Devant les journalistes, les syndicalistes des comités CLE, Cnesto et Snapap sont revenus, à leur tour, sur les événements ayant marqué la journée de samedi dernier, à l’occasion de la visite du ministre à Tizi-Ouzou. Ils ont fait part de leur mécontentement devant ce qu’ils considèrent comme un tour de passepasse de l’administration qui a substitué d’autres délégués aux vrais partenaires sociaux pour rencontrer le ministre. Ils ont dénoncé l’absence de toute volonté de la part du rectorat d’entamer un dialogue avec les partenaires sociaux, tel que recommandé par le ministre.
Les syndicalistes de la CCUTO ont, en outre, pris acte de la promesse du ministre d’envoyer une commission d’enquête, aujourd’hui, mardi. Selon les animateurs de la conférence de presse, Hadjar a promis de revenir en juin pour voir l’évolution de la situation. Ils ont insisté pour que le ministre soit reçu aux sites de Hasnaoua et Bastos lesquels, selon eux, constituent un concentré des problèmes que vivent les étudiants de Tizi- Ouzou .
R.D
