La sélection olympique algérienne de football a déjoué les pronostics en validant son billet pour la finale de la Coupe d’Afrique des moins de 23 ans qui se déroule au Sénégal mais surtout aux jeux Olympiques de 2016 à Rio de Janeiro, après sa précieuse victoire face à l’Afrique du Sud (2-0) mercredi à Dakar, donnant lieu à la naissance d’une équipe d’avenir.
Un véritable exploit, estiment les observateurs, au vu du rapport de force prévalant avant le début de cette épreuve pour laquelle l’Algérie s’est présentée dans la peau d’un outsider.
Mais c’était compter sans la détermination des jeunots des Verts, plus que jamais décidés à réhabiliter l’image de marque du joueur local, après les acerbes critiques dont il a fait l’objet de toutes parts depuis un bon bout de temps.
Le fait que l’effectif des 21 joueurs choisis par le technicien suisse, André-Pierre Schürmann, soit composé exclusivement d’éléments du cru a fait que le rendez-vous sénégalais soit un véritable défi pour les Algériens, souvent recalés dans les compétitions des jeunes catégories sur la scène continentale.
Pour compliquer encore plus leur tâche, le tirage au sort du premier tour n’a guère été clément avec les coéquipiers de Zineddine Ferhat. Ces derniers ont hérité du groupe B, dit de la »mort », composé de sélections habituées des premiers rôles dans ce genre d’épreuves, à savoir, l’Egypte, le Mali et le Nigeria.
Des obstacles à la pelle franchis
Mais les Verts ont affiché leurs ambitions dès leur première sortie face aux »Pharaons » en tenant en échec un adversaire égyptien composé dans sa majorité de joueurs ayant remporté la Coupe d’Afrique des moins de 20 ans, disputée sur le sol algérien en 2013.
Le nul (1-1) a mis en confiance les protégés de Schürmann et boosté leur moral pour venir à bout des Aigles du Mali (2-0), avant de bien gérer leur troisième et dernier match de la phase de poules contre le Nigeria (0-0).
L’appétit vient en mangeant, dit-on. Le »Club Algérie » s’est vu offrir alors une occasion de mettre un terme à 36 ans de disette face à l’Afrique du Sud en demi-finale. Une aubaine bien saisie grâce à une victoire par laquelle les camarades du gardien de but Abdelkader Salhi ont fait d’une pierre deux
coups : une qualification historique aux jeux Olympiques de 2016 (la seule fois que le football algérien était présent aux JO remonte à 1980 à Moscou) et un passage en finale de la CAN, pour la première fois, qu’ils disputeront samedi contre le Nigeria à partir de 19h30 à Dakar.
Cette distinction devient encore plus précieuse vu les conditions dans lesquelles l’équipe nationale a disputé ce tournoi. Outre les conditions climatiques très difficiles auxquelles les joueurs algériens ne sont pas habitués (chaleur suffocante et fort taux d’humidité), conjuguées à la mauvaise qualité des pelouses des deux stades de M’Bour et de Dakar, le sélectionneur devait composer sans certains atouts importants de son effectif.
Prochain objectif : « Monter sur le toit de l’Afrique »
En effet, deux joueurs évoluant en Europe, Ramy Bensebaïni (Montpellier/France) et Rachid Aït Athmane (Gijon/Espagne) n’ont pas été autorisés par leurs clubs respectifs à participer à la CAN, tandis que Mohamed Benkablia et Djamel Belalam (ASM Oran) ont déclaré forfait pour blessure.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’équipe algérienne a été obligée de se passer des services de son milieu de terrain, Ahmed Gagaâ dès la 20e minute de son premier match après avoir contracté une méchante blessure au genou, avant que Zakaria Haddouche et Abdelhakim Amokrane ne soient à leur tour blessés aux adducteurs, d’où leur absence des matchs contre le Nigeria et l’Afrique du Sud.
Tous ces aléas n’ont pas empêché les jeunots des Verts de créer l’exploit. Prochain objectif : « Monter sur le toit de l’Afrique », lance Oussama Darfalou qui, en compagnie d’Oussama Chita, soignait encore sa blessure à Doha avant quelques jours seulement du coup d’envoi de la CAN.