Le Stade de l’Amitié, à Libreville, recevait ce mercredi 1er février, devant près de 19 422 spectateurs, la première demi-finale entre le Burkina Faso et l’Egypte, deux équipes aux styles de jeu différents. A la fin des 90 minutes, ce sont les Egyptiens qui se qualifient aux tirs au but, 4-3, après le nul, 1-1, après le temps réglementaire et la prolongation.
L’Egypte et le Burkina Faso se retrouvent 19 ans après en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations. Le 25 février 1998, sur le territoire burkinabè, les Etalons ont été battus par les Pharaons sur le score de 2-0. Les Egyptiens ont d’ailleurs remporté l’épreuve en battant l’Afrique du Sud en finale (2-0). Toutefois, comme les deux entraîneurs l’ont affirmé en conférence de presse, ils ne vivent pas du passé, mais du présent.
L’Egypte tout en contrôle
Les premières minutes ne trompent pas quant aux stratégies des deux équipes. L’Egypte laisse le ballon aux Burkinabè, et défend à dix derrière le ballon. Les quelques attaques de ce début de match ne sont guère dangereuses, le Burkina Faso utilisant surtout les qualités individuelles de ses joueurs pour essayer de faire la différence et percer la muraille égyptiens.
Après un bon quart d’heure avec de bonnes initiatives du côté des Etalons, on voit les Pharaons sortirent de leur sommeil. Ils vont même être dangereux grâce à un superbe tir enroulé de Mahmoud Hassan à l’entrée de la surface adverse. Le gardien burkinabè, Hervé Koffi, se détend mais le ballon passe de peu à côté de ses cages. L’Egypte montre le bout de son nez, mais se concentre tout de même sur son habituel jeu défensif.
Plus les minutes passent, et plus les Egyptiens endorment les Burkinabè qui se retrouvent sans solutions face à cette muraille de joueurs, qui paraît infranchissable. Les tentatives des Etalons se font rares, ce qui profite à l’Egypte qui peu à peu met la main sur le ballon. Le Burkina Faso va tenter encore à deux reprises d’arriver à ses fins. A la 35e minute, un tir en dehors de la surface de Préjuce Nakoulma, passe au-dessus des cages d’Essam El Hadary, le portier des Pharaons. Puis cinq minutes plus tard, Préjuce Nakoulma fait encore des siennes sur son côté gauche, avant de remettre en retrait à Abdou Razack Traoré, qui frappe à l’entrée de la surface mais le tir, pas assez puissant, est bloqué par le portier de l’Egypte. La première période se finit donc sur un nul, 0-0, assez logique.
Un duel de titans
La deuxième période continue sur les mêmes bases que la première. Le Burkina Faso essaye de trouver la faille. A la 48e minute, Steeve Yago lance en profondeur Aristide Bancé, qui voit l’action coupée par le défenseur Aly Gabr. L’Egyptien fait une faute de main pour repousser le ballon. Bertrand Traoré frappe le coup franc, qui est repoussé des poings par Essam El Hadary. Les Burkinabè entrent, à nouveau, avec de fermes intentions de marquer.
Bien souvent, c’est à ce moment-là du match, acculés, que les Egyptiens réagissent. A la 66e minute, sur une des rares attaques des Pharaons, Mohamed Salah est bien servi à l’entrée de la surface de réparation par Mahmoud Kahraba pour placer un plat du pied qui va trouver le coin opposé du but d’Hervé Koffi. L’Egypte passe devant au score. La rencontre semble s’orienter vers une victoire et une qualification du septuple champion d’Afrique.
Les Etalons ne vont toutefois pas abandonner. A la 73e minute, le défenseur Steeve Yago se bat comme un guerrier pour récupérer le ballon qui paraissait filer en sortie de but pour l’Egypte. Charles Kaboré s’empare du ballon et centre au second poteau. Aristide Bancé contrôle de la poitrine puis frappe pied droit et trompe Essam El Hadary pour la première fois de la compétition. Tout reste donc à faire dans cette rencontre épique, qui se termine sur ce nul, 2-2, et emmène les deux équipes en prolongation.
Les Pharaons assomment les Etalons
Sous une chaleur pesante, malgré l’heure tardive, on sent que les organismes des 22 acteurs commencent à souffrir. Toutefois, les Burkinabè ont encore des ressources. A la 95e minute, Bertrand Traoré lance en profondeur Aristide Bancé, qui n’arrive pas à trouver un angle pour tromper Essam El Hadary, qui accompagne ce ballon en sortie de but.
Le Burkina Faso a toujours le pied sur le ballon, mais les passes sont de moins en moins précises, comme du côté de l’Egypte d’ailleurs. La qualité de jeu s’en ressent et on voit peu à peu la séance des tirs au but se rapprocher pour les deux équipes. On pourra quand même regretter le non-jeu des Egyptiens lors de la deuxième période de la prolongation, où il n’y eut qu’une seule sélection sur le terrain, celle des Etalons.
Peu importe la manière, un match se remporte au dernier coup de sifflet, ou, dans ce cas précis, au dernier tir au but. D’un côté Essam El Hadary, le portier égyptien âgé de 44 ans, de l’autre, Hervé Koffi, le gardien burkinabè âgé de seulement 20 ans. Une séance pleine de suspense mais qui sourit finalement à l’Egypte, 4-3. Le Burkina Faso aura pourtant mené toute séance après l’arrêt d’Hervé Koffi sur le tir d’Abdallah El Said, mais sur les deux derniers tireurs, Hervé Koffi et Bertrand Traoré, cèdent devant deux grands arrêts d’Essam El Hadary.
Les Pharaons disputeront une nouvelle finale de la CAN, sept ans après la dernière, et ils vont défier en finale le vainqueur de la rencontre entre le Cameroun et le Ghana, qui se déroulera le jeudi 2 février à Franceville.