Six personnes ont été tuées et 34 blessées mercredi dans la collision entre un autobus à deux étages et un train à un passage à niveau au sud de la capitale canadienne Ottawa.
Toute la partie avant du bus a été arrachée sous la violence du choc et la locomotive et les quatre voitures du train ont déraillé avant de s’immobiliser une centaine de mètres plus loin, a constaté un journaliste de l’AFP.
Assis au deuxième étage de l’autobus, Chad Mariage, a raconté un « choc violent ». « Les passagers hurlaient dans le bus juste avant l’impact. On voyait tous le train venir vers nous, presque au ralenti ».
« Le chauffeur de bus a freiné, mais trop tard », a-t-il poursuivi, estimant que l’accident « aurait pu être bien pire encore » si l’autobus avait été plus avancé au milieu des voies ferrées.
Rob Gencerelli, qui était monté à bord du train pour se rendre à un rendez-vous de travail à Toronto, a quant à lui jugé que le train circulait « à une vitesse normale ».
Condoléances de Stephen Harper
Le chauffeur du bus, mort dans la collision, et des passagers, ont été projetés sur plusieurs mètres le long de la voie ferrée. Recouverts de couvertures oranges, les corps de cinq victimes étaient visibles sur les images prises depuis un hélicoptère et diffusées sur les télévisions.
Une sixième personne est décédée peu après son admission à l’hôpital, ont indiqué les services de secours lors d’une conférence de presse.
Au total 34 autres personnes ont été admises dans quatre hôpitaux de la ville. Onze ont subi des interventions chirurgicales et leur pronostic vital n’est plus engagé.
L’accident s’est produit à 08H48 locales (12H48 GMT) sur le passage à niveau de la ligne ferroviaire reliant Ottawa à Toronto, a indiqué la police d’Ottawa. La collision s’est déroulée dans une zone avec une bonne visibilité dans le quartier de Barrhaven, situé à une quinzaine de kilomètres au sud du centre de la capitale.
L’autobus était plein
L’autobus à deux étages de la société de transport en commun de la ville OC Transpo était équipé de 82 sièges, a indiqué John Manconi, le patron de la société de transport. Selon les témoins, le bus était plein à cette heure de pointe et à une heure où beaucoup de personnes gagnaient le centre ville pour rejoindre leur travail.
Le train, parti de Montréal à 06H00 locales, était reparti de la gare d’Ottawa quelques minutes avant la collision en direction de Toronto et était en phase de ralentissement avant de s’arrêter à une gare proche du lieu de l’accident, a indiqué la compagnie ferroviaire Via Rail.
Le train de passagers était composé de quatre wagons et une locomotive qui ont déraillé, sans se coucher, sous l’impact du choc en arrachant une partie des rails du ballast.
Toutes les victimes sont des passagers du bus.
L’enquête est dirigée par le Bureau de la sécurité des transports (BST) et, en collaboration avec ce service, « nous allons interroger les témoins pour savoir exactement ce qui s’est passé », a déclaré Charles Bordeleau, chef de la police d’Ottawa.
Jean Laporte, directeur général du BST a dépêché « une équipe d’enquêteurs et des spécialistes » des accidents ferroviaires. L’équipe de 11 personnes du BST va mener « une enquête complète et exhaustive pour déterminer les causes de l’accident », a déclaré M. Laporte. Pour mener à bien ses investigations, le BST va « évaluer le passage à niveau (…) les systèmes de signalisation et déterminer leur bon fonctionnement », et aussi récupérer le système d’enregistrement des paramètres de circulation du train, soit l’équivalent d’une boîte noire, a-t-il ajouté.
« Nos pensées accompagnent les familles des victimes », a déclaré le Premier ministre Stephen Harper en présentant ses condoléances.
Cet accident intervient un peu plus de deux mois après la tragédie de Lac-Mégantic, quand un convoi ferroviaire de 72 wagons-citernes emmenés par cinq locomotives avait explosé au centre de cette bourgade québécoise, provoquant la mort de 47 habitants.