Le diagnostic du cancer de l’ovaire constitue une source d’angoisse pour les femmes. Selon les données de la Société américaine du cancer, le taux de mortalité des tumeurs de l’ovaire est plus élevé que celui des autres types de cancer de l’appareil génital féminin. Mais la possibilité de prévenir la maladie, de connaître ses éléments caractéristiques existe toujours.
Dr Rebecca L. Stone du département de gynécologie et obstétrique de l’Université Johns Hopkins, pour le compte du Centre médical Anadolu, nous apporte les éclaircissements suivants :
Qu’est-ce que le cancer, l’ovaire ?
Les ovaires font partie de l’appareil reproducteur féminin. Ils produisent les ovules, ils les stockent, et sécrètent la majeure partie des hormones sexuelles féminines.
Le cancer de l’ovaire se classe à la 7e place des cancers les plus fréquents chez les femmes. Il apparaît généralement après la ménopause, à l’âge de 65 ans en moyenne.
Le cancer de l’ovaire résulte d’une dégénérescence maligne des cellules épithéliales qui tapissent l’ovaire. Il se développe d’une manière insidieuse, sans occasionner de signes cliniques particuliers aux premiers stades de sa croissance. Cela rend son diagnostic difficile et il s’effectue souvent tardivement. Cependant, les nouvelles recherches suggèrent que de nombreux cancers commencent dans les trompes de Fallope.
Lorsque le cancer de l’ovaire est dépisté à un stade précoce, le taux de survie s’élève à 90 %. Malheureusement, chez beaucoup de femmes, le diagnostic ne s’effectue que lorsque la maladie a atteint un stade avancé ; le taux de survie chute alors à moins de 20 %. En outre, les récentes recherches démontrent que les femmes qui ont pris la pilule, celle qui est tombée enceinte et ont allaité leur bébé — courent moins le risque de développer un cancer de l’ovaire.
Qu’en est-il de la prévention ?
Dr Rebecca L. Stone explique que, pour le moment, il n’existe pas de test probant qui permet de dépister le cancer de l’ovaire. Par contre, le réel espoir d’éviter le cancer de l’ovaire réside dans les tests génétiques. En effet, il est possible aujourd’hui, avec des examens sanguins et de salive, de déterminer les gènes liés au cancer de l’ovaire (BRCA1, BRCA2…). Les femmes qui présentent des mutations sur les gènes en question s’exposent à un risque plus important de développer ce cancer.
Dans le futur, poursuit Dr Rebecca L. Stone, ce serait bienvenu de faire passer des tests génétiques pour les mutations liées à un haut risque de cancérisation. Au lieu de se limiter aux profils à risque, ces tests pourraient s’étendre à l’ensemble des jeunes femmes. Actuellement, des milliers de femmes subissent des mutations des gènes BRCA (contrôlent la division des cellules) sans s’en rendre compte. Pour prévenir d’éventuels cas de cancer de l’ovaire, il est possible de recourir aux tests génétiques, puis de mettre en place des stratégies de baisse de risque pour les femmes affichant des résultats positifs.
Faut-il retirer les trompes ?
Selon Dr Rebecca L. Stone, la solution la plus efficace pour prévenir le cancer de l’ovaire chez les femmes qui présentent une certaine susceptibilité génétique, consiste à retirer les trompes de Fallope et les ovaires. Cette stratégie garantit une baisse de 96 % des cas. Cependant, elle n’est pas conseillée pour les femmes qui ont un risque normal. Car la préservation des ovaires diminue les risques d’attraper d’autres pathologies comme l’ostéoporose et les maladies cardiaques au cours du processus normal de la ménopause.
En outre, l’application de méthodes de stérilisation chirurgicale, comme la ligature des trompes à la fin de la période de fécondité, voire leur ablation, diminue fortement le risque du cancer de l’ovaire.
Quels sont les symptômes du cancer de l’ovaire ?
En raison de ses symptômes qui ressemblent à ceux d’autres maladies bénignes, le dépistage du cancer de l’ovaire est la plupart du temps difficile. Néanmoins, on peut suspecter sa présence devant plusieurs signes, dont :
- Détection d’une masse ovarienne lors du suivi gynécologique ou d’un examen d’imagerie ;
- Douleurs abdominales ou pelviennes (dans la zone du petit bassin) ;
- Augmentation anormale du volume de l’abdomen liée à une accumulation anormale de liquide dans la cavité péritonéale ;
- Saignements ou des pertes vaginales anormales (rarement) ;
- Troubles du transit intestinal et faux besoins d’aller à la selle ;
- Envies très fréquentes ou pressantes d’uriner ;
- Apparition de problèmes de circulation dans un membre inférieur (œdème, douleurs au niveau du nerf sciatique, phlébite) ;
- Douleur thoracique et essoufflement prolongé ;
Dégradation inexpliquée de l’état de santé général se manifestant par une perte de poids et d’appétit et par de la fatigue.