Environ 44 000 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés en 2017, selon les données nationales des registres du cancer, dévoilées hier mercredi.
Plus de 25 000 de ces cas concernent la femme, toutes localisations confondues, avec une fréquence très importante du cancer du sein. Les spécialistes, qui jugent inquiétante la prévalence du cancer du sein chez des sujets très jeunes, ont appelé à la mise en place d’un programme national de dépistage.
Le professeur Hammouda, coordinatrice du Registre du cancer des régions Centre et Sud-Centre, estime que le cancer du sein, avec une incidence de plus de 8% par an, est considéré comme étant un fléau national. D’ailleurs, selon elle, l’Algérie est l’un des rares pays où la proportion des cancers féminins est plus importante que les cancers masculins. Ceci est dû, dit-elle, à l’incidence importante du cancer du sein. Il est urgent, dit-elle, de mettre en place un programme national dédié au dépistage du cancer du sein.
Le plus inquiétant encore, poursuit-elle, c’est le jeune âge de la déclaration des cancers chez la femme. L’incidence du cancer du sein, souligne-t-elle, est à partir de 20 ans. Le professeur Hammouda a, d’ailleurs, appelé à chercher les raisons derrière ce jeune âge.
Selon le professeur Meguéni, l’Algérie est un cas particulier car sur le nombre total des cancers, 50% sont des cancers féminins. Sachant que sur le nombre total des cancers féminins, 54,5% sont des cancers du sein.
Le professeur Fouateh, qui a révélé les données nationales des registres du cancer pour l’année 2017, a indiqué que 43 920 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés durant cette année, dont plus de 25 000 cas sont des cancers féminins, toutes localisations confondues, avec, quand même, une fréquence importante du cancer du sein, dont le taux de mortalité est important.
Le taux d’incidence brut est de 112,2 nouveaux cas pour 100 000 habitants dont 93,7 sont des cancers masculins et 131,7 des cancers féminins. Les wilayas de l’est du pays, avec une incidence de 19 033 nouveaux cas de cancer, viennent en première position des wilayas les plus touchées.
Le cancer du colo-rectum, avec une incidence de 15,2%, est le premier cancer masculin, suivi des cancers des poumons, prostate, vessie et estomac. La prévalence du cancer du sein chez la femme est de 47,3%.
En deuxième position des cancers les plus fréquents chez les femmes , on trouve le cancer du colo-rectum, la thyroïde et le col de l’utérus.
Le ministre de la Santé, qui a présidé cette rencontre annuelle du réseau national des registres du cancer, estime que ces chiffres recueillis permettront de mettre en place une meilleure stratégie de prise en charge et de prévention grâce à des données réelles.
Selon lui, « le Plan national cancer 2015-2019 est arrivé à terme et nous devons commencer à réfléchir pour les prospections du prochain plan 2020-2024, en identifiant les priorités pour développer des mécanismes de statistiques scientifiques pour les données du réseau national».
Salima Akkouche