Le professeur des universités, docteur en physique nucléaire et physique des particules, Madjid Boutmeur a présenté jeudi à l’université de Tizi-Ouzou, son projet de création d’un centre d’hadronthérapie pour le traitement du cancer.
S’exprimant dans une salle archicomble, ce chercheur algérien à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, couramment désignée sous l’acronyme CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire), il a précisé que cet établissement fera office d’une clinique pour le traitement des tumeurs cancéreuses non opérables principalement les tumeurs du cerveau.
Il servira aussi de centre de recherche en physique et physique nucléaire, en biologie et en médecine, entre autres.
Durant sa communication le Pr. Boutemeur s’est étalé sur l’utilisation de la physique nucléaire dans le domaine médical pour le traitement des tumeurs et ce par l’utilisation d’accélérateurs de particules notamment d’ions légers, et qui est une thérapie nouvelle « plus précise » que la radio thérapie, destinée à prendre en charge les cas dits « désespérés » et les cancer radio résistants ( lorsque les cellules cancéreuses résistent à la radiothérapie).
Il a rappelé que l’Algérie s’est bien dotée en équipement (accélérateurs pour la thérapie à rayon X notamment) pour le traitement de cancer, mais qu’il serait intéressant de compléter cet effort par la réalisation d’un centre d’hadronthérapie, et qui sera le premier du genre à l’échelle africaine, d’autant plus qu’ « elle dispose des compétences humaines nécessaires pour le fonctionnement de cet outil de recherche ».
Le Pr. Boutmeur a indiqué, en marge de sa conférence, qu’il est en négociation avec le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, pour la création de ce centre qui coûtera 180 millions d’euros et dont 120 millions d’euros représente le coût de l’accélérateur, ajoutant qu’il a reçu de nombreuses propositions de terrains pour l’implantation de ce projet notamment dans la wilaya de Bejaia.
Il a souligné qu’actuellement seul le Japon et l’Allemagne disposent d’un centre d’hadronthérapie, d’où l’intérêt pour l’Algérie de se doter de cette clinique.