Alors que la canicule frappe durement l’Algérie, la population fait face à une situation inquiétante : l’inflation s’abat maintenant sur un autre secteur essentiel, celui de l’eau minérale.
Cette hausse des prix fait suite à une série d’augmentations touchant divers produits de consommation courante, créant ainsi un fardeau supplémentaire pour les citoyens.
Si les moutons de l’Aïd, les denrées alimentaires pendant le Ramadan et les climatiseurs pendant la chaleur estivale ont déjà impacté le pouvoir d’achat des Algériens, la flambée des prix de l’eau en bouteille aggrave la situation.
Eau minérale : flambée des prix en pleine saison chaude
Jusqu’à récemment, un fardeau de bouteilles d’eau minérale coûtait en moyenne 170 DA, un prix déjà considéré comme élevé pour de nombreux ménages. Cependant, cette situation s’est détériorée rapidement, avec un bond à 240 DA, voire plus pour certaines marques. En outre, les acteurs du secteur se rejettent mutuellement la responsabilité de cette augmentation vertigineuse.
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L’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) assure que la hausse des prix n’est pas imputable aux producteurs eux-mêmes, mais qu’elle provient plutôt des intermédiaires, à savoir les commerçants. Selon Ali Hamani, président de l’association, ces derniers auraient profité de la forte demande liée à la canicule pour augmenter les marges bénéficiaires.
« C’est inacceptable ! Cette augmentation des prix n’a rien à voir avec les producteurs. Ce sont plutôt les intermédiaires qui ont saisi cette occasion pour le faire et leur décision est condamnable. Tout comme ceux qui décident de profiter des événements religieux à l’image du ramadan et l’Aïd pour hausser le prix des légumes, des moutons et autres aliments que les citoyens sont dans l’obligation d’acheter », révèle ce dernier au média l’Algérie d’Aujourd’hui.
Hausse du prix des bouteilles d’eau, qui est à blâmer ?
De son côté, l’Association nationale des commerçants et des artisans algériens (ANCA) défend une toute autre version des faits. Selon eux, les producteurs ont bel et bien augmenté leurs tarifs, obligeant ainsi les commerçants à répercuter cette hausse sur les consommateurs.
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« Ce sont les producteurs qui ont décidé de cette revue à la hausse et les commerçants ne l’ont découverte qu’au moment de renouveler leurs stocks… Les producteurs justifient la hausse des prix par l’augmentation des charges, c’est quelque chose que nous pouvons comprendre, mais ce qui nous préoccupe réside dans le fait que certaines marques ont augmenté leurs prix tandis que d’autres ne l’ont pas fait. Elles sont pourtant soumises aux mêmes charges. » déclare Hadj-Tahar Boulenouar, président de l’association.
Des inspections peu fructueuses
Face à ces divergences d’opinions, il est difficile pour les consommateurs de démêler le vrai du faux et de comprendre la source réelle de cette flambée des prix. Dans un contexte économique déjà précaire, ces augmentations ont des conséquences dramatiques sur le quotidien du salarié algérien, le privant de l’accès à un bien essentiel comme l’eau potable.
Face à cette situation, les autorités compétentes ont dépêché sur place plusieurs commissions pour assurer le contrôle des prix. Ce matin, une brigade de lutte contre la fraude de la Direction du Commerce s’est heurté à une situation des plus inconvénients en tentant de contrôler une allée marchande à Alger.
À la vue des inspecteurs, plusieurs commerçants ont fermé les rideaux, laissant les agents perplexes. « C’est ce qu’on appelle une entrave à l’exercice d’agents de contrôle… Nous convoquerons les concernés dans nos bureaux pour répondre des faits » déclare un des inspecteurs.
Des conditions de stockage dangereuses, l’APOCE sonne la tirette d’alarme
L’eau minérale semble être au cœur de toutes les polémiques cet été. En plus de la hausse des prix, l’APOCE (Association de Protection et d’Orientation des Consommateurs) dénonce les conditions de stockage catastrophiques des bouteilles par les commerçants.
Laissé dehors, le plastique des bouteilles (PET) réagit fortement à la chaleur du soleil et libère des particules toxiques dans l’eau contenue. Un réel danger pour le consommateur, qui doit absolument être pris en considération par les acteurs commerciaux.