Les promoteurs de la «Flottille de la Liberté», la caravane humanitaire de plusieurs bateaux, n’atteindront finalement pas leur but : briser le blocus imposé par Israël sur l’enclave palestinienne de Ghaza.
L’État sioniste n’a pas hésité à exécuter ses menaces en bombardant la flottille, faisant plusieurs morts et des blessés.
Retour sur une opération humanitaire qui a tourné au drame et qui dévoile, on ne peut plus clairement, la nature criminelle de l’État hébreu : Sous contrôle du Hamas, la Bande de Ghaza est soumise depuis juin 2007 à un strict blocus économique et de la circulation imposé par l’occupant israélien.
Celui-ci ne cesse d’interdire l’entrée d’aides humanitaires ou de matériels de construction à cette enclave, ravagée par les agressions barbares sionistes en (décembre 2008 et janvier 2009). Dans l’objet de briser cet embargo qui ne dit pas son nom, la caravane humanitaire internationale «Flottille de la Liberté», avait quitté dimanche dernier Chypre à destination de l’enclave palestinienne.
Elle est composée de neuf bateaux chargés de 10 000 tonnes d’aide humanitaire et de matériaux de construction. Des responsables israéliens ont donné des instructions fermes à l’armée pour empêcher d’entrer à Ghaza ces bateaux « Flottille de la Liberté ». Israël a ordonné de contrôler toutes les aides avant qu’elles soient transférées à Ghaza.
Quant aux bâteaux, ils seront interdits d’entrer dans le territoire, a rapporté Radio Israël. L’armée d’occupation veut mettre en échec toute tentative de briser le blocus imposé aux Palestiniens de Ghaza, un territoire ravagée par les agressions sionistes en (décembre 2008 et janvier 2009).
L’armée a mis en garde ces bateaux contre toute tentative d’entrer à Ghaza. Les forces navales israéliennes ont effectué des entraînements pour s’accaparer de cette caravane formée par quelque neuf bateaux et arrêter les personnes qui sont à bord, a-t-on ajouté de même source.
MISES EN GARDE INTERNATIONALES
Cette position d’Israël n’a pas laissé de marbre l’opinion internationale. Les Nations unies ont appelé Israël à la retenue et au sens des responsabilités dans l’affaire de «la Flottille pour la Liberté» à Ghaza, a indiqué le porte-parole de l’ONU.
« Nous exhortons tous ceux qui sont impliqués à faire preuve de compassion et de sens des responsabilités et à s’efforcer de trouver une solution satisfaisante », avait déclaré le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky. Vendredi, l’Union européenne (UE) a appelé Israël à mettre une fin immédiate à son blocus imposé à Ghaza, pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire internationale.
Des membres du Parlement européen (PE) ont, eux aussi, appelé Israël à autoriser le passage de cette flottille dans la Bande de Ghaza, critiquant vivement la manière dont les autorités israéliennes traitent cette question. « Nous sommes là pour leur (autorités israéliennes) demander de respecter les règles internationales humanitaires et d’ouvrir la voie à ces bateaux pour aider la population de Ghaza », a insisté le député européen Louis Michel.
De son côté, Le chef de la diplomatie de UE, Catherine Ashton, avait appelé vendredi soir, à une fin immédiate du blocus imposé par Israël sur Ghaza, afin de permettre l’acheminement de l’aide. L’Association France-Palestine solidarité (AFPS) a dénoncé, également, le blocage par les autorités israéliennes de « la Flottille pour la Liberté ».
Des membres du Parlement européen (PE) ont appelé à Bruxelles Israël à autoriser le passage de a Flotille. Ils ont ainsi joint leur voix aux appels internationaux pour que cette Flottille, achemine l’aide humanitaire à la population de Ghaza. « Les règles internationales sont très claires à ce sujet. Elles sont obligées d’autoriser l’accès aux victimes.
Il ne semble pas être le cas. Elles ont déployé d’importants moyens militaires afin de la décourager (la Flotille) », a déclaré le député européen Louis Michel.
De son côté, Isabelle Durant, vice-présidente du Parlement européen, a appelé à un soutien international et a affirmé que la flottille pour la Bande de Ghaza est une mission purement humanitaire. L’ONG française a appelé, dans un communiqué, les autorités françaises à agir pour permettre le passage de cette flottille attendue avec espoir par la population de Ghaza.
L’Afps a également interpellé la communauté internationale pour signifier, sans attendre, aux autorités israéliennes qu’elle prendra toute mesure conforme au chapitre VII de la Charte des Nations unies pour permettre le passage de cette flottille pacifique et humanitaire. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a dénoncé la menace d’Israël d’empêcher l’arrivée dans la Bande de Ghaza.
Un haut responsable du Hamas, Ismaïl Radwan a, dans un communiqué, qualifié de piraterie sioniste, la menace de l’occupant d’empêcher la flottille de la paix d’arriver dans la Bande de Ghaza. Cette menace constitue également une violation du droit international, avait ajouté Radwan soulignant que « ces rodomontades sont une indication de la mentalité terroriste sioniste ».
L’ENTÊTEMENT ET… LA BOURDE DE TROP
Israël a mis en exécution ses menaces. Des commandos de la marine israélienne ont arraisonné dans la nuit de dimanche à lundi un bateau de la flottille. Bilan : une vingtaine, ont rapporté des agences de presse (bilan encore provisoire) en sus de plusieurs personnes blessées.
Des médias palestiniens ont montré des membres du commando israélien descendus d’un hélicoptère et agressant des militants à bord d’un navire, ainsi que plusieurs blessés allongés sur le pont.
Amokrane H.
L’ambassadeur de Turquie à Alger l’a confirmé: 32 Algériens à bord du navire attaqué
«32 Algériens étaient à bord du navire attaqué, hier matin, par l’armée israélienne dont des députés du MSP, la femme du président de ce parti, des sénateurs et des journalistes des quotidiens Ech-Chorouk, El Khabar et El Biled et pour l’instant aucune information n’est disponible en ce qui concerne leur sort».
C’est ce qu’a affirmé l’ambassadeur de la Turquie à Alger, Ahmet Necati Bigali, suite à l’attaque perpétrée hier matin contre la flottille de solidarité internationale, qui se dirigeait vers l’enclave palestinienne pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à ce territoire.
Ahmet Necati Bigali a tenu à préciser que ni les informations relatives au nombre exact des morts et des blessés, ni les informations concernant leurs identités ne sont à son niveau disponibles. « Nous sommes en contact permanent avec les autorités algériennes et Ankara et les noms des Algériens qui ont pris par à cette mission humanitaire ont été envoyés à Ankara et nous avons demandé à ce qu’ils nous envoient le plus d’informations sur leur situation », a-t-il ajouté.
Le diplomate turc a tenu à souligner, en substance, qu’à l’heure actuelle, soulignant que cette opération « peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales », a-t-il averti tout en écartant, du moins pour l’instant, l’interruption des relations avec Israël.
« Notre ambassadeur en Israël a été rappelé à Ankara », a déclaré l’ambassadeur tout en annonçant aussi que « les préparatifs pour trois manoeuvres militaires conjointes avec Israël avaient été annulées ». Par ailleurs, le diplomate a confirmé que la Turquie avait demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu.
Il a déclaré, en outre, que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan allait écourter sa visite au Chili et que le chef d’état-major des armées, le général Ilker Basbug, a interrompu une visite en Égypte à la suite de cette attaque. « Ce qui est très frappant, c’est que ces attaques israéliennes ont eu lieu dans les eaux internationales où nul ne peut intervenir.
C’est encore une fois une intervention barbare des forces israéliennes contre les activistes humanitaires. C’est une violation flagrante du droit international », a-t-il déploré tout en affirmant que le gouvernement turc prendra demain (aujourd’hui Ndlr), d’autres mesures ».
Réagissant à l’agression israélienne, contre la mission humanitaire qui était destinée à la population de la Bande de Ghaza sous blocus israélien, l’ambassadeur de l’État palestinien en Algérie, Mohamed Al- Hourani, nous a fait savoir, qu’à l’heure actuelle, aucune information nous a été transmise en ce qui concerne le sort des Algériens embarqués sur le navire turc qui a été attaqué, sans pour autant nier l’existence d’un contact permanent avec les autorités algériennes, d’une part, et les autorités palestiniennes d’autre part afin d’échanger toutes informations concernant les ressortissants algériens.
Le diplomate palestinien a affirmé, par ailleurs, qu’actuellement, nul ne peut nier qu’Israël est un État hors-la-loi et raciste et les réactions de dénonciation ne cessent d’être exprimées de par le monde.
« Si les réactions des instances internationales sont vigoureuses, Israël sera dans l’obligation de se comporter autrement », a-t-il indiqué tout en appelant les pays arabes à mettre en place une politique plus méthodique et unifiée afin d’apporter un soutien politique et économique à la cause palestinienne.
Mohamed Al Hourani, a également fait savoir que l’Autorité palestinienne avait appelé les États-Unis à «intervenir d’urgence pour mettre fin aux agressions et aux crimes» commis par Israël et a appelé à une réunion extraordinaire de la Ligue arabe et, à cet effet, poursuit-il, une réunion urgente du conseil de la Ligue, sera tenue aujourd’hui au Caire.
Il est à signaler que l’attaque a été perpétrée contre la flottille de solidarité internationale, composée de neuf bateaux chargés de 10 000 tonnes d’aide humanitaire et de matériaux de construction, qui se dirigeait vers l’enclave palestinienne pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à ce territoire.
Le convoi a été intercepté par l’armée d’occupation israélienne qui a agressé un navire turc composant la flottille, faisant au moins une vingtaine de morts et des dizaines de blessés.
Hamid Mohandi