En l’espace de quelques mois, le Premier ministre Sellal se trouve face à des défis majeurs et doit miser sur de nouveaux enjeux.
La dégringolade des cours du brut, la crise du marché pétrolier qui semble s’inscrire dans la durée et, par conséquent, la chute
des recettes budgétaires ne sont pas pour faciliter la tâche du nouveau gouvernement.
Bien qu’il ne soit pas question de l’instauration d’une politique d’austérité ou d’un budget de rigueur, il semble bien que le nouveau cabinet Sellal 4 a déjà inscrit quelques chantiers à traiter en toute urgence, sorte de feuille de route des plus prioritaires.
Cela se vérifie à travers le dernier remaniement qui a touché trois départements stratégiques : l’Intérieur, les Finances et l’Energie.
Trois secteurs qui seront au cœur de l’action gouvernementale dans les prochains mois. Alors qu’est ce qui attend cette nouvelle équipe ? Selon des sources concordantes, Sellal ne devrait pas présenter son plan d’action à l’APN, pour arracher au moins un quitus politique.
L’agenda est déjà assez serré, puisqu’il ne reste pas beaucoup de temps à la clôture de la session du printemps, alors que son programme devrait passer par un Conseil des ministres et au moins par un ou deux Conseils du gouvernement. Toutefois, il semble bien que trois dossiers délicats vont mobiliser Sellal et ses ministres.
Le premier a trait au découpage administratif avec la création d’au moins neuf wilayas déléguées dans les régions du Sud. Il s’agira d’une première étape avant d’être suivie, probablement dans six mois, de la création de six autres wilayas dans les régions des Hauts Plateaux.
Ce projet est une des promesses de Bouteflika lors de sa campagne électorale pour la présidentielle de 2014. Ce découpage territorial est une opération délicate, car il requiert un budget conséquent et surtout la mobilisation de moyens et l’affectation de ressources humaines. C’est ainsi que le nouveau ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales devrait commencer par affiner ce chantier, en procédant déjà au choix des walis et de l’encadrement adéquat qui vont répondre aux immenses besoins des populations des nouvelles wilayas.
Lui-même ancien wali et natif du Sud, Bedoui devrait s’acquitter de cette tâche convenablement en raison de ses compétences avérées, d’autant que les préoccupations de ces régions sont devenues une des grandes priorités du pouvoir central.
En lançant cette décentralisation administrative, Bedoui aura ainsi l’occasion de créer de nouvelles passerelles avec les citoyens de ces régions et les mouvements associatifs, afin de répondre aux doléances des jeunes et des catégories pauvres et fragilisées de la société.
De plus, ces nouvelles administrations exigent la création de milliers d’emplois, d’où le lancement de campagnes de recrutement dans ces régions qui souffrent du chômage.
La seconde urgence de l’équipe Sellal est dévolue au nouveau ministre des Finances, Benkhalfa, qui sera appelé à faire vite. Sa première mission est d’encadrer la loi de finances complémentaire, un texte qui pourrait être prêt au mois de septembre prochain.
Cette LFC est rendue nécessaire en raison de plusieurs paramètres, comme la configuration inédite de notre balance commerciale déficitaire, la loi sur l’investissement, la hausse de nos volumes d’importations, ainsi que le glissement de la valeur de notre monnaie nationale par rapport aux devises étrangères.
Le rôle de Benkhalfa est également de réorienter l’action de notre institution fiscale, encore rigide et timide, et d’injecter à l’institution douanière un sang nouveau pour un rôle plus prépondérant dans le contrôle de nos flux.
Le troisième chantier délicat est accaparé par le nouveau ministre de l’Energie, qui sera appelé à relancer le débat sur l’exploration et l’exploitation des gisements de gaz de schiste, à promouvoir et développer les énergies renouvelables et surtout à relancer l’exploitation et l’accroissement de notre production des hydrocarbures, notamment après l’échec patent de nos derniers appels d’offres.
De plus, ce secteur semble encore souffrir des séquelles désastreuses des gestions passées et de l’image de marque ternie par les récents scandales de corruption et des affaires judiciaires.