Malgré la fermeture de l’ambassade à Alger, pour des raisons sécuritaires, au début des années 1990, les deux pays ont gardé des liens et des contacts notamment autour des “défis globaux”.
L’ambassade d’Australie à Alger pourra rouvrir après l’été. Probablement au mois de septembre, a indiqué le nouvel ambassadeur en France chargé également de l’Algérie, M. David Ritchie, qui a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci. “Nous avons assez de choses à faire ensemble”, dit-il.
Malgré la fermeture de l’ambassade à Alger, pour des raisons sécuritaires, au début des années 1990, les deux pays ont gardé des liens et des contacts notamment autour des “défis globaux”.
Il s’agit entre autres du TNP, du désarmement nucléaire, du changement climatique… des sujets évoqués par les chefs de la diplomatie des deux pays au Sommet sur le traité de non-prolifération. En bilatéral, le domaine minier vient en tête de la coopération et de l’investissement.
L’actuel ministre de l’Énergie connaît bien l’Australie pour s’y être rendu lorsqu’il était pour la première fois à la tête de ce département et le directeur des mines a effectué pour sa part une visite en 2008. “Nous avons des liens assez étroits”, explique le diplomate dans son impeccable français. De leur côté, les deux responsables algériens, reconnaît-il, connaissent parfaitement l’Australie côté… “technique”.
Il a, par ailleurs, confirmé l’engagement de son pays pour faire fructifier la coopération économique selon la formule “gagnant-gagnant”. Et de louer une vertu primordiale des entreprises australiennes : la déontologie. Les entreprises australiennes respectent les populations, leur environnement.
D’autres secteurs intéressent également ce pays-continent qui s’ouvre de plus en plus au monde dans un environnement régional avec la Chine, l’Inde ou la Corée qui montent en puissance.
Outre les mines, l’agriculture semble hautement intéresser les Australiens qui disposent d’une expertise notamment pour les zones arides. Nous opérons des réformes continuellement pour nous adapter et nous doter de moyens pour être au niveau des autres. L’éducation est ainsi placée au centre de cette réforme pour être considérée comme le socle des performances du pays.
L’université australienne est classée parmi les meilleures au monde. L’enseignement est devenu alors le second produit d’exportation après les minéraux.
Comme quoi, ce n’est pas uniquement le pays du kangourou, des Aborigènes, ces hommes peints qui écoutent la nature et des fourmis rouges voraces. Il y a des “légendes” aussi, Mel Gibson, Nicole Kidman ou Russel Crowe que les Algériens connaissent parfaitement, tout comme ce mythe du babor l’Australie qui a amarré au port d’Alger et que l’ancien président, Chadli Bendjedid aurait sommé de quitter le quai. On en fera même un titre de spectacle humoristique.
L’Australien est surtout pragmatique. Il ne change rien quand ça marche. Il préfère attendre que “ça grince”. “Quand la roue ne grince pas, on ne huile pas”, résume l’ambassadeur.
C’est le cas pour le système politique qui tient de la royauté puisque le gouverneur, fonction symbolique, est désigné par la reine d’Angleterre, et de la République avec un Premier ministre élu. Le gouvernement est élu chaque trois ans avec la Chambre des représentants (députés) et un Sénat.
Tous les changements passent par référendum, sauf que, tous les votes ont été négatifs. On ne peut évidemment pas rencontrer l’ambassadeur d’Australie sans évoquer Teramin, la société à qui a été octroyée l’exploitation du gisement plomb-zinc d’Amizour à Béjaïa. Le projet a connu du retard et des blocages qui ne s’expliquent pas “logiquement”.
M. Jean-Pierre Wilhelm, P-DG de WMZ, la filiale algérienne de Teramin, a souligné que les arguments avancés par les opposants au projet ne tiennent pas la route. L’étude d’impact sur l’environnement a demandé 3 ans de travail. Tous les aspects sont pris en compte. L’étude de faisabilité est en phase d’achèvement. Tout sera bientôt fin prêt.
Autre motif du retard, l’estimation du gisement qui a été revue à la hausse. En effet, estimé à 30 millions de tonnes, les études ont cependant révélé que le gisement est de 68 millions. Il pourrait contenir encore 10 millions de plus. Ce qui le hissera au niveau des cinq premiers gisements au monde. Une bonne vitrine pour l’investisseur et pour l’Algérie.
Djilali Benyoub