Officiellement, l’indépendance de l’Algérie est proclamée le 3 juillet 1962, suite au référendum qui l’a consacrée le 1er dans le cadre des « Accords d’Evian » du 18 Mars 1962.
Alors que nous fêtons l’indépendance de l’Algérie chaque 5 juillet depuis plus de cinquante ans, des historiens s’insurgent régulièrement pour rappeler que l’Algérie est devenue un État souverain et indépendant à la date du 3 juillet et non le 5 qui demeure le jour de la reddition du dey Hussein et donc de la chute d’Alger.
Ainsi, le 3 juillet 1962, De Gaule signe la déclaration portant reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie : «Par le référendum du 8 avril 1962, le peuple français a approuvé les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 qui prévoient le cas où les populations algériennes consultées en vertu de la loi du 14 janvier 1961 choisiraient de constituer un État indépendant coopérant avec la France. En conséquence, les rapports entre la France et l’Algérie étant désormais fondés sur les conditions définies par les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962, le président de la République déclare que la France reconnaît solennellement l’indépendance de l’Algérie. »
Ce jour-là, à 16h26, l’avion transportant les membres du GPRA s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport de Maison-Blanche (actuellement Houari Boumediene). Une grande foule les attend au loin. Benyoucef Benkhedda, le président, descend le premier de l’échelle, sous les applaudissements et les youyous.
Abderrahmane Fares, président de l’Exécutif provisoire depuis le 6 avril, s’avance vers lui et déclare : « Monsieur le président, chers frères, j’ai l’honneur de vous accueillir sur le sol de la patrie. Soyez les bienvenus. Vive l’Algérie indépendante ».
Benkhedda passe en revue un bataillon de l’ALN, pendant que l’hymne national est retransmit à travers un haut-parleur. Puis, le président et ses ministres montent dans les voitures officielles, une vingtaine au total, et sont escortés par des policiers algériens motocyclistes, vers le centre de la capitale. Une foule immense est positionnée le long des 20 kilomètres du trajet, difficilement contenue par des soldats de l’ALN. Images historiques du président du GPRA et de ses ministres qui défilent, la main levée pour saluer les algériens heureux d’être enfin des hommes libres.
Le cortège arrive devant la préfecture. « Tiens, tiens, tiens, c’est la première fois où nous entrons dans ce bâtiment sans menottes aux poignets», s’exclame Saad Dahlab.
Benkhedda apparait au balcon central où avait été hissé le drapeau algérien. Le président et les ministres du GPRA passeront leur première nuit algérienne au Palais d’été, ancienne résidence des gouverneurs généraux.
Ce même jour, à 17h30, le 17ème bataillon de l’ALN franchit la frontière algéro-tunisienne. Ils stationneront le long de la ligne Maurice parallèle à la frontière tandis que les hommes de la wilaya II demeurent sur les positions de combat de la ligne Challe, à une trentaine de kilomètres à l’intérieur des terres algériennes. Alors que le peuple est encore ivre de son indépendance nouvellement acquise, déjà se profilent une crise au sommet : la course au pouvoir.
Synthèse Khadija T.
Sources :
- www.djazair50.dz/
- //lequotidienalgerie.org
- « Les méfaits de la colonisation s’éloignent et les Algériens s’entre-déchirent », par Chabane Nordine (Moudjahid, auteur écrivain) In //www.impact24.info