Sa chanson « Echemaâ » (La bougie), a bercé toute une génération au début des années 1990. Son décès prématuré à l’âge de 37 ans, endeuillera tout Alger.
Originaire du village d’Aït Bouali (commune de Fréha, Tizi-Ouzou), il est né le 30 janvier 1961 à Bouzaréah, sur les hauteurs d’Alger. Il a grandi dans le quartier populeux de Gai Soleil, au sein d’une famille modeste, entassé dans un appartement exigu, niché au douzième étage.
Kamel suit le chemin du frère aîné qui s’adonnait à la musique et choisit la voie artistique.
Ses débuts, il les effectue en 1974, lorsque, membre de l’UNJA, il monte un groupe chaâbi. Sa voix posée et attendrissante le fera vite remarquer, d’abord par les gars du quartier, ses premiers admirateurs. A la tête d’une nouvelle formation, il anime en 1978, fêtes de mariage et de circoncision et son nom circule avec de plus en plus d’insistance. Il lui faudra toutefois attendre 1985 pour tenter un essai discographique qui ne sortira jamais, car le producteur décrétera la mort du chaâbi face à la déferlante raï. Commercialisé sous forme de cassettes en 1990, il n’obtient aucun succès. Deux enregistrements suivront, mais la reconnaissance tarde à venir. En 1991, coup de tonnerre dans un ciel endeuillé par la violence ambiante, une cassette émerge : « Echemaâ » (La bougie), récitée avec conviction sur le mode sika sbania (flamenco), est un succès dans lequel toute une jeunesse se reconnaît.
Subissant l’influence à la fois de cheikh El Hasnaoui et de Dahmane El Harrachi, Kamel Messaoudi commet « Ah ya Dzaïr », un vrai manifeste où le chaâbi renoue avec la réalité sans perdre de sa poésie. Très exigent envers lui-même, il choisit méticuleusement ses sujets. Il préfère des chansons à thèmes et des paroles de choc qui laissent des empreintes.
Le 10 décembre 1998, après avoir participé à une émission télévisée en direct, Kamel Messaoudi décède dans un accident de la circulation survenu à Alger.
Source :
« Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007.