Le putsch des généraux ou le putsch d’Alger, daté du 21 avril 1961, est un acte désespéré de quatre généraux de l’armée française, dont l’objectif était de maintenir l’Algérie Française.
Lors du référendum sur l’autodétermination en Algérie, organisé ici et en France le 8 janvier 1961, les électeurs s’étaient prononcés à près de 75 % en faveur de l’autodétermination. De là, des négociations secrètes ont été ouvertes entre le gouvernement français et Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).
Le 11 avril 1961, la conférence de presse du chef de l’Etat Français, Charles de Gaulle, justifiant sur un ton désinvolte la décolonisation de l’Algérie parce qu’elle coûte trop cher à la France, est vécue comme une provocation par une partie des cadres de l’armée.
Le 21 avril 1961, les généraux du cadre de réserve André Zeller, Maurice Challe et Edmond Jouhaud, secondés par les colonels Antoine Argoud, Jean Gardes, ainsi que Joseph Ortiz et Jean-Jacques Susini, prennent le contrôle d’Alger. Ce coup de force, appelé le putsch des généraux, était cependant pressentie depuis quelques mois. La police judiciaire d’Alger et les services de renseignements avaient déjà informé de Gaulle des intentions de certains cadres de l’armée.
Dans la nuit du 21, le 1er régiment étranger de parachutistes (REP), commandé par Hélie Denoix de Saint-Marc ‘commandant par intérim du régiment) s’empare en trois heures des points stratégiques d’Alger : le Gouvernement général d’Alger, l’hôtel de ville, la radio et l’aéroport d’Alger.
Maurice Challe critique la « trahison et les mensonges » du gouvernement envers les Algériens qui lui ont fait confiance, et déclare au micro de Radio-Alger : «Officiers, sous-officiers, gendarmes, marins, soldats et aviateurs : je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud et en liaison avec le général Salan pour tenir notre serment : garder l’Algérie». Il précise aussi : « Le commandement réserve ses droits pour étendre son action à la métropole et reconstituer un ordre constitutionnel et républicain gravement compromis par un gouvernement dont l’illégalité éclate aux yeux de la nation».
A Paris, les sympathisants des putschistes, identifiés depuis plusieurs mois, sont arrêtés. A Alger, Challe arrête les représentants du gouvernement, mais refuse d’armer les Pieds-noirs qui le soutiennent. Le général Raoul Salan le rejoint le dimanche 23 avril.
Les quatre généraux forment le «Conseil supérieur de l’Algérie». Cependant, ils n’arrivent pas à rallier les officiers de haut rang et se heurtent surtout à l’inimitié des jeunes appelés du contingent, en majorité indifférents à la question de l’avenir de l’Algérie.
En ce dimanche, de Gaulle, en uniforme, déclare à la télévision : «Un pouvoir insurrectionnel s’est installé en Algérie par un pronunciamiento militaire. Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite… Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer la route de ces hommes-là… J’interdis à tout Français et d’abord à tout soldat d’exécuter aucun de leurs ordres…».
Tout s’enchaine très vite. Mardi, le gouvernement reprend la Radio-Alger. Hélie Denoix de Saint Marc et Maurice Challe se livrent aux autorités. Ils seront amnistiés cinq ans plus tard, en même temps qu’André Zeller, en 1968.
De leur côté, les généraux Salan et Jouhaud rentrent en clandestinité et prennent la tête de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète), créée à Madrid deux mois plus tôt.