Célébration du nouvel an amazigh Les différentes régions fêtent Yennayer à leur manière

Célébration du nouvel an amazigh Les différentes régions fêtent Yennayer à leur manière

Arfis, céréales sèches bouillies, couscous aux sept légumes, couscous au coq et haricots kabyles ou berkoukes, tels sont les plats avec lesquels les Algériens ont fêté le nouvel an amazigh et cela selon les régions et les différentes wilayas du pays.

Pour ce nouvel an amazigh dont la célébration se fait de manière festive mais aussi éducative. Afin que les traditions et coutumes ancestrales qui sont une facette de nos traditions diverses perdurent et soient préservées, plusieurs familles amazighophones des différentes wilayas du pays préparent un plat du terroir culinaire algérien. En effet, dans la wilaya de Ghardaïa, chaque année, Yennayer est célébré à la manière des ancêtres avec la même ferveur et tout le cérémonial habituel autour des plats spéciaux minutieusement préparés pour la soirée du nouvel an amazigh pour augurer d’une nouvelle année de paix et de bonheur.

Réalisé à base de semoule, sucre, lait et œufs, que la ménagère fait cuire sous forme de galette avant de l’effriter, la faire passer à la vapeur puis l’imbiber de smen (graisse naturelle) avant de décorer le plat de raisins secs et d’œufs durs, «Arfis» réunit toute la famille, la nuit du 6 au 7 janvier de chaque année marquant Yennayer (le début de l’année).

Cette différence de date (Yennayer célébrée ailleurs le 12 janvier) reste encore mystérieuse et aucune source n’a pu éclairer l’énigmatique date du 7 janvier pour marquer Yennayer dans le M’zab. La wilaya de Tizi-Ouzou sera cette année, selon le Secrétaire général de la wilaya, M. Tabouti, l’hôte de plusieurs wilayas du pays pour faire découvrir à leurs habitants le rituel de la célébration de Yennayer en Kabylie. On rappelle que le dîner de la veille de ce premier jour de l’an amazigh est composé, entre autres et selon les régions, de céréales sèches bouillies, de couscous aux sept légumes, de couscous au coq et haricots kabyles, ou de berkoukes.

Ces plats sont préparés à base de viande, principalement le coq. Outre le repas, cette fête est habillée d’un rituel millénaire tel que l’utilisation des encens provenant de la nature pour chasser les démons et les mauvais sorts, sur la table et autour du repas est posée la cuillère de l’absent ou du «génie gardien de la maison», et on effectue un grand nettoyage de la maison pour bien accueillir le nouvel an et augurer de bons présages.

Le sacrifice du coq pour le repas de Yennayer symbolise la protection de la famille du mauvais sort durant toute la nouvelle année. «Le coq est aussi le symbole de la fertilité et de la lumière puisque c’est lui qui annonce le lever du jour. Il donne les œufs qui incarnent la fécondité symbole d’abondance de vivres pour toute l’année», a-t-il expliqué. Plusieurs cérémonies festives ont été programmées dans les différentes structures scolaires de certaines wilayas du pays.

A titre d’exemple, un cours sur l’importance de la célébration du nouvel an amazigh, «Yennayer» sera dispensé aujourd’hui dans tous les établissements scolaires, a-t-on appris, auprès du ministère de l’Education nationale.

Le cours organisé par le ministère de l’Education nationale en collaboration avec le Haut-commissariat à l’amazighité concernera les trois cycles de l’éducation (primaire, moyen et secondaire) et portera sur les dimensions historique, socio-économique, culturelle, scientifique et environnementale de l’an amazigh.

Il s’agira également de mettre en avant l’importance de cet évènement que les pays d’Afrique du Nord célèbrent selon des traditions et coutumes héritées des ancêtres. Ce cours programmé à l’occasion du nouvel an amazigh, célébré le 12 janvier de chaque année, vise à réaffirmer l’engagement du ministère à renforcer la constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue nationale et officielle.

Le ministère de l’Education nationale avait inscrit l’élargissement de l’enseignement de tamazight parmi ses priorités.

Le cours intervient également après la proposition d’institutionnaliser tamazight comme langue officielle contenue dans l’avant-projet de révision constitutionnelle annoncé la semaine dernière.

T. K.