Le Secrétaire général du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA) Si El Hachemi Assad a annoncé, avant-hier, qu’ «un accord de principe» a été conclu avec le wali de Tipasa Mohamed Bouchama en vue de l’organisation des festivités officielles de « Yennayer 2020 », lors d’un point de presse animé à l’issue d’une visite de travail dans la wilaya.
Il a ajouté que le choix de Tipasa est « une contribution de la part du HCA pour l’encouragement et la promotion de l’enseignement de la langue nationale tamazight dans cette wilaya, où elle enregistre un faible engouement, comparativement aux autres régions du pays». La wilaya compte, en effet, six classes de tamazight réparties sur 318 écoles primaires, est-il signalé.
«Le HCA œuvre à la généralisation de l’enseignement de la langue amazigh à travers l’ensemble des wilayas du pays, par l’accompagnement de tous les partenaires concernés, notamment par la formation et la sensibilisation. Des tâches au cœur des missions du HCA », a encore souligné Si El Hachemi Assad. Interrogé par l’APS sur les causes à l’origine de ce « faible engouement », il a déclaré qu’elles sont « multiples et diverses », estimant que cet état de fait « requiert une révision des mesures incitatives prises par le secteur éducatif national ». Le responsable a recommandé, entre autres mesures incitatives pour l’apprentissage de tamazight, « une augmentation de son coefficient à 3 contre 2 actuellement, la prise en charge du problème de l’emploi du temps et l’accroissement des horaires d’enseignement de cette langue, ne dépassant pas actuellement une moyenne hebdomadaire de trois heures ». «Le caractère facultatif de l’enseignement de tamazight est l’autre cause non incitative pour les élèves », a-t-il encore estimé, affirmant l’engagement du HCA à « consacrer le caractère obligatoire de son enseignement à l’avenir ».
Mesures incitatives pour l’enseignement de tamazight
Si El Hachemi Assad a, par ailleurs, appelé la tutelle à prendre des «sanctions» contre «certains directeurs d’école posant volontairement des contraintes à l’enseignement de tamazight». «Le temps du rejet de l’enseignement de tamazight est révolu, car elle est désormais langue officielle et nationale de par la force de la Constitution », a-t-il soutenu, affirmant que « tamazight est une identité nationale commune à tous les Algériens et qu’elle n’est l’apanage d’aucune région ». Le responsable, qui s’est félicité, en outre, de la généralisation, durant ces dernières années, de l’enseignement de tamazight dans le cycle primaire de 44 wilayas, avec son introduction progressive dans le cycle moyen, a signalé des démarches en cours en vue de sa « généralisation à l’avenir au reste des wilayas, tout en consacrant son caractère obligatoire au niveau de l’ensemble des établissements éducatifs du pays». Pour rappel, depuis 2018, la célébration du nouvel an amazigh est reconnue en Algérie comme fête officielle et déclaré «journée chômée et payée ». Les festivités de la célébration officielle du premier anniversaire de la consécration de Yennayer, fête nationale, ont eu lieu à travers tout le territoire national avec un coup d’envoi officiel de la wilaya de Tizi-Ouzou par un important programme d’activités culturelles et artistiques sous le slogan «Yennayer : une référence nationale, historique et mémorielle». L’année passée, le HCA a tracé un programme spécial pour la célébration officielle et nationale de Yennayer 2968/2019 par un riche programme qui avait débuté le 8 janvier à Laghouat et s’est clôturé à Tlemcen le 16 janvier en passant par plusieurs wilayas, dont Alger, les 11 et 12 janvier 2019, sous slogan «Yennayer : racines, diversité et unité».n