La mission de l’ONU en Centrafrique a reçu de nouvelles allégations d’agressions sexuelles commises par des casques bleus. Parmi les victimes, deux mineures sont tombées enceintes après ces agressions, a déclaré, mercredi, un responsable onusien.
La mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a reçu de nouvelles allégations d’agressions sexuelles commises par des casques bleus dans le pays contre des femmes et des jeunes filles.
« La Minusca a été informée aujourd’hui d’allégations concernant cinq femmes qui ont eu des relations sexuelles avec des casques bleus. Trois d’entre elles ont moins de 18 ans », a rapporté mercredi 11 novembre ce responsable, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.
Ces trois jeunes filles, âgées de 14 à 17 ans, qui se sont confiées à la fondation Thomson Reuters, affiliée à l’agence de presse du même nom, vivent dans des camps pour déplacés à Bambari, à 380 km au nord-est de Bangui, non loin d’une base où stationnent plus de 500 casques bleus originaires principalement de République démocratique du Congo, du Bangladesh et du Cameroun.
Elles disent avoir eu des relations sexuelles pendant plusieurs semaines avec des casques bleus congolais. L’une d’elles, qui dit avoir 14 ans, a donné naissance à un enfant, fruit de sa relation avec un soldat congolais. Une autre, âgée de 17 ans, est enceinte de sept mois. « Il me donnait de l’argent mais il n’est pas venu me voir récemment », a-t-elle déclaré à la fondation Reuters.
Dix-sept accusations contre la Minusca en deux mois
Des accusations d’abus sexuels sur mineurs ont plusieurs fois été formulées ces derniers mois à l’encontre de casques bleus et de soldats français déployés en République centrafricaine. À la mi-septembre, dix-sept cas d’accusations d’exploitation ou d’abus sexuels visant le personnel civil ou militaire de l’ONU en Centrafrique avaient été signalés à la Minusca. La plus jeune victime citée avait 11 ans.
Des soldats français de l’opération Sangaris sont aussi sous le coup d’une enquête pour viols d’enfants en Centrafrique.
Du siège des Nations unies à New York, la Minusca a déclaré dans un communiqué qu’elle dépêcherait jeudi une équipe à Bambari afin de rassembler des faits et de prendre immédiatement des actions disciplinaires et préventives.
La Minusca, qui est opérationnelle depuis avril 2014 en Centrafrique, compte 11 000 hommes. L’ONU s’apprête en outre à envoyer près de 1 140 casques bleus supplémentaires dans le pays, à l’approche d’élections législatives et présidentielle du 27 décembre.