Cervantès, c’est ce génie qui éclaire la civilisation espagnole, et par ses idées de portée universelle, il est également inscrit au patrimoine mondial. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, et son homologue espagnol ont présidé hier l’ouverture à la Bibliothèque nationale de deux journées d’étude consacrées à la vie et à l’œuvre de Cervantès.
L’Algérie a énormément compté dans le façonnement des idéaux prônés par ce grand penseur universel. Notre pays a ainsi marqué profondément Cervantès où il a séjourné en tant que captif cinq longues années durant.
C’était à la fin du XVI° siècle. Bien que ne pouvant quitter son lieu de captivité, il jouissait d’une liberté certaine et d’une aisance de déplacement faisant de lui un habitant authentique d’El-djazaïr.
Dans son environnement, il était un observateur avisé, manifestant un grand intérêt pour le mode de vie qui l’entourait sur les plans aussi divers que l’agriculture, la gastronomie, la vie pratique, les traditions, les coutumes et, bien sûr, l’Islam, une religion qui n’était pas la sienne.
Cervantes était épris et admiratif du large esprit de tolérance prévalant dans ces lieux, où tout en tenant à sa propre foi religieuse, il n’était nullement inquiété de vivre dans un pays d’Islam. C’est d’ailleurs cette tolérance totale vers l’autre et cette ouverture qui ont forgé son esprit universel.
Déjà, les premières interventions dans ces deux journées d’étude ont cité l’exemple de Cervantès, le situant comme une référence et un modèle dans la coexistence pacifique des religions, en faisant opposition au rude climat d’islamophobie régnant de nos jours en Occident.
Cervantès, au cours de ses cinq années de présence sur notre sol, a recueilli ainsi un nombre précieux d’expériences positives et une foule d’informations et de détails uniques sur la vie en société de l’époque.
Avec ses capacités d’érudit et de chroniqueur exemplaire il a su témoigner en maître sur cette page d’histoire de notre pays et jusqu’à aujourd’hui, il est le dépositaire unique de l’histoire de l’Algérie à la fin du XVI° siècle.
C’est dire, pour l’Algérie, de l’importance du legs hérité de Cervantès, une haute personnalité qui rayonne pour toujours dans le monde pour ses idéaux de paix, de fraternité, de respect mutuel et de vivre ensemble.
Au cours de son intervention, le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, n’a pas manqué de souligner ce point, et pour perpétuer son souvenir, toute une partie rénovée du quartier des Annassers portera son nom.