L’extradition de l’ancien premier responsable de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour vient de soulever moult interrogations sur les autres anciens hauts responsables en fuite, également frappés par des mandats d’arrêt internationaux.
En effet, plusieurs anciens hauts responsables et oligarques, notamment de l’ère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, poursuivis et condamnés dans diverses affaires de corruption ou de haute trahison, sont actuellement en fuite à l’étranger.
Après une année de démarches judiciaires dans le cadre de la coopération entre les deux pays pour l’extradition d’Ould Kaddour, la justice algérienne aura encore énormément de travail pour parvenir à obtenir des mesures similaires quant aux autres anciens responsables en fuite.
Si plusieurs d’entre eux jouissent encore de la liberté dans les pays où ils sont respectivement installés, le cas le plus proche de l’extradition n’est autre que celui de Wafi Ould Abbès, fils de l’ancien ministre de la Solidarité nationale Djamel Ould Abbès.
Rappelant que Wafi Ould Abbès avait été arrêté en juin dernier par des agents d’Interpol au Venezuela. Ce dernier avait été condamné à vingt ans de prison, par défaut, dans l’affaire de la vente des places à la députation durant les législatives de 2017.
Abdesslam Bouchouareb et Chakib Khelil
L’ancien ministre de l’Industrie Abdessalem Bouchouareb, figure également dans la liste des anciens hauts responsables attendus pour l’extradition. Il a été déjà condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle dans plusieurs affaires relatives au dossier des concessionnaires automobiles et des minoteries privées.
Le prévenu est accusé de plusieurs griefs liés à l’octroi d’indus avantages dans les marchés publics, violation de la loi, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et corruption. Plusieurs mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre lui, alors que sa résidence actuelle reste toujours inconnue.
Il s’agit également de l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil qui se trouve actuellement en fuite aux États-Unis. Il est poursuivi dans les affaires Sonatrach 1 et 2 et également visé depuis novembre 2019 par un mandat d’arrêt international. Cette mesure concerne également sa femme et ses deux enfants, qui vivent avec lui.
Rappelant ici qu’il avait fait objet d’un premier mandat d’arrêt international lancé contre lui en août 2013, avant que ce dernier ne soit retiré trois mois plus tard pour. L’autre figure de l’époque de Bouteflika à être dans la même situation, c’est l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Farid Bedjaoui.
Le cas du général Ghali Belksir
Il s’agit également de son neveu, l’homme d’affaires Farid Bedjaoui. Les deux sont poursuivis dans deux affaires de corruption distinctes. Ce dernier avait été condamné par contumace à cinq ans et cinq mois de prison ferme en 2014.
Quant à Mohamed Bedjaoui, il est poursuivi dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest. Il a été inculpé officiellement en 2020 est intervenue suite à la réouverture du dossier ouvert initialement en 2015.
Dans le cercle des anciens hauts gradés de l’armée visés par un mandat d’arrêt, l’on peut citer l’ancien commandant de la Gendarmerie nationale, le général Ghali Belksir. Il est poursuivi dans une affaire de « haute trahison ». Il est poursuivi en compagnie de l’adjudant-chef Guermit Bounouira et le commandant Hichem Darouiche.
En août 2020, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui. Selon les dernières informations le concernant, relayées par le journal britannique The Guardian, il a récemment acquis la citoyenneté de Vanuatu.