Depuis janvier, pas moins de 1 000 braquages ont été recensés par les services de police et de gendarmerie à travers le pays. Livreurs de marchandises, maisons, transports de fonds et de véhicules sont souvent la cible des assaillants.
Les braquages se sont multipliés depuis le début de l’année en cours. Pas moins de 1 000 actes ont été enregistrés par les services de sécurité. Pour les enquêteurs, le nombre de braquages est effarant année. Les bandes de malfaiteurs, contrairement aux années précédentes, semblent décidées à diversifier leurs cibles en s’attaquant aux entreprises publiques et privées pour le « butin ».
L’attaque contre un camion de transport de véhicules appartenant à la Sarl Sovac (concessionnaire de véhicules) à El Achir, impliquant onze personnes, est une preuve de cette montée inquiétante des braquages. A Oum El-Bouaghi, cette fois, c’est un agent de sécurité travaillant pour le compte de la société de transport de fonds Amnal qui a dérobé, avec la complicité de ses acolytes, 20 milliards de centimes, et ce à bord d’une fourgonnette qu’il a abandonnée avant de prendre la fuite.
Ce énième forfait confirme la hausse vertigineuse des cambriolages et des braquages qui frappent les sociétés privées et publiques, au même titre d’ailleurs que les particuliers. Pis encore, les attaques perpétrées contre les usagers de l’autoroute Est-Ouest se sont multipliées depuis le début de l’année en cours.
Le premier acte remonte au 1er janvier, où un automobiliste a été braqué sur la RN 1 par plusieurs hommes portant des cagoules avant d’être tabassé sous la menace d’armes blanches. Ils lui ont subtilisé son véhicule avant de prendre la fuite.
Ce jour-là, les services de sécurité ont recensé une vingtaine de braquages contre les automobilistes. Des actes dont les auteurs sont souvent de jeunes individus encagoulés qui agissent avec l’aide très précieuse de complices… femmes.
La criminalité est en passe de devenir un sérieux casse-tête pour les services de sécurité vu le développement, très inquiétant, des techniques utilisées par les malfaiteurs. Ces derniers sont souvent armés de gourdins, de barres de fer, de fusils à harpon, de couteaux, d’épées et parfois même de fusils de chasse et autres bâtons électriques, avec lesquels ils agressent les usagers de la route.
Si les violences sont souvent commises contre les automobilistes empruntant les voies rapides, notamment l’autoroute Est-Ouest, les attaques contre les livreurs de marchandises et les transporteurs de recettes journalières des entreprises sont de plus en plus signalées.
Chiffres à l’appui, depuis janvier, les bandes armées sont déjà à une centaine d’attaques contre ce genre de cibles. Dans la commune de Barika, à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya Batna, un livreur de produits cosmétiques et de couches bébés a été la cible d’un gang armé de couteaux. Des individus se sont emparés, après avoir tabassé le chauffeur, d’une somme d’argent estimée à 22 millions de centimes que le livreur, originaire d’Alger, a récupérée auprès de ses clients.
Un véhicule de Sonelgaz et le camion de transport de véhicules d’El Achir, des cibles privilégiées
A Annaba, quatre employés de la Sonelgaz, dont deux femmes, ont fait l’objet d’une attaque perpétrée, le 7 mars passé, par cinq individus. Ces derniers, munis d’armes blanches, ont attaqué lesdits agents, qui étaient à bord d’un véhicule de service dans la commune d’El-Bouni, les dépossédant de leurs téléphones portables, de sommes d’argent et des bijoux appartenant aux deux femmes. Au cours des investigations, les gendarmes ont pu identifier, à partir des descriptions données par les victimes, les assaillants qui seront, quelques heures après, interpellés.
Les braquages sont en passe de devenir légion pour les malfrats.
A Bordj Bou-Arréridj, la gendarmerie a été avisée par la sûreté de wilaya de Bouira d’un braquage dont a été victime le nommé S. H,, 46 ans, chauffeur, demeurant à Alger, circulant à bord d’un camion transportant six véhicules appartement à un concessionnaire. La victime a dû s’arrêter à hauteur de l’échangeur d’El-Achir suite à une défaillance mécanique.
« Au même moment, il a été accosté par des malfaiteurs munis de couteaux, à bord d’un véhicule léger immatriculé à Mostaganem, qui l’ont embarqué à bord de leur véhicule tout en laissant le camion de transports de véhicules sur place, pour le conduire en direction de Bouira où ils l’ont abandonné vers 0h20 au lieu dit Aïn Erriche, commune d’Aomar », selon la Gendarmerie nationale.
Les investigations entreprises par les gendarmes enquêteurs ont conduit à l’interpellation dans les wilayas de Tébessa, Skikda, Alger et Constantine de huit personnes impliquées dans cette affaire, ainsi que du chauffeur du camion qui s’est avéré être un complice. Deux complices demeurant à Bir El-Ater (Tébessa) ont été interpellés par les gendarmes qui ont récupéré le camion à la cité El-Matar.
Braquage dans une bijouterie à Bouchaoui
Le propriétaire d’une bijouterie, située à Bouchaoui, avait été braqué par deux jeunes individus, âgés de 30 et 36 ans, qui l’avaient dépossédé de 150 g d’or en bijoux ainsi que d’une importante somme d’argent, et ce, avant de prendre la fuite. L’affaire remonte à février passé.
L’enquête diligentée par les éléments de la sûreté de Chéraga a permis d’interpeller, le 5 février dernier au niveau du quartier de Ruisseau, les auteurs de l’attaque.
Lesdits malfaiteurs ont écoulé une partie de la marchandise volée au marché parallèle de vente de bijoux sis au Ruisseau. Une technique très connue par les policiers qui savaient très bien que les bijoux allaient être revendus à Ruisseau. Chose qui a poussé les enquêteurs à infiltrer ledit marché noir à la recherche des bijoux volés et surtout pour identifier les auteurs de l’attaque et les arrêter.