Des chercheurs britanniques ont développé un système de phéromones artificielles pour guider des robots.
COOPÉRER. Les roboticiens n’ont de cesse de s’inspirer de la nature pour concevoir leurs machines. Depuis des années, ils développent notamment la robotique dite en essaim, qui consiste à faire coopérer un groupe de robot pour effectuer une tâche commune, comme savent si bien le faire les fourmis, par exemple pour rechercher de la nourriture. Mais cette discipline bute sur la communication, moyen indispensable pour coordonner les robots entre eux. Les fourmis, elles, ont les phéromones, ces substances chimiques qu’elles libèrent en particulier sur leur chemin pour indiquer aux autres, une piste à suivre. Une technique reprise par les scientifiques de l’université de Lincoln au Royaume-Uni qui ont développé des phéromones artificielles pour leurs essaims de robots. Petite nuance, ces phéromones ne sont pas des molécules, mais un tracé lumineux laissé derrière un robot leader désirant indiquer aux autres la piste à suivre. Ce tracé apparait sur un écran LCD horizontal sur lequel se déplacent les machines. Ces dernières ont sur leur face ventrale, deux capteurs de lumières qui vont pouvoir détecter la trace du leader pour éventuellement la suivre.
Les chercheurs peuvent faire varier la couleur, l’intensité lumineuse et la durée de la trace, à la manière des phéromones d’insectes qui varient par leur nature, leur intensité, leur persistance afin de délivrer des messages différents. Les roboticiens peuvent donc étudier le comportement de leurs petites machines en fonction de ces phéromones. La vidéo montre par exemple que deux robots suiveurs parviennent à retrouver assez vite la piste du leader quand sa trace lumineuse persiste 5 secondes. Avec 5 robots suiveurs, la trace doit durer 10 secondes pour qu’elle soit suivi par tous.
PHEROMONES. Ces recherches sur les phéromones artificielles sont encore très fondamentales et limitées puisque les robots ne peuvent se déplacer que sur un écran. Mais elles permettent de tester un système de communication entre machines qui chez les insectes a largement fait ses preuves. Il faudra donc encore trouver un moyen de le reproduire sur n’importe quel support pour envisager de véritables applications.