Chahinez Daoud, une Algérienne brûlée vive : une affaire glaçante devant la justice française

Chahinez Daoud, une Algérienne brûlée vive : une affaire glaçante devant la justice française

Il y a quatre ans, l’Algérienne Chahinez Daoud était brûlée vivante en plein rue sous les yeux d’un voisin impuissant. Son ex-mari Mounir Boutaa, auteur de ce féminicide, comparaîtra à partir de ce lundi 24 mars 2025 devant la Cour d’assises de Gironde, en France.

Les faits remontent au 4 mai 2021. Une tragédie s’est déroulée à cette date, lorsque Mounir Boutaa a sauvagement attaqué son ancienne compagne, âgée de 31 ans. Alors qu’elle allait chercher ses enfants de l’école, il lui a tiré dessus, avant de l’asperger d’essence et de l’immoler par le feu.

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Chahinez Daoud, brûlée vive en pleine rue par son ex-mari

Chahinez Daoud, mère de trois enfants, a été brûlée vive par son ex-conjoint, en pleine rue, le 4 mai 2021, devant son domicile de Mérignac, près de Bordeaux. Mounir Boutaa, âgé aujourd’hui de 48 ans, était sorti de prison fin 2020, après une condamnation pour des faits de strangulation et de menace avec un couteau sur son épouse.

Cet ouvrier maçon, déjà condamné pour des violences contre sa première épouse, avait l’interdiction d’entrer en contact avec Chahinez Daoud, qu’il avait connu en Algérie en 2015, mais leur vie commune avait repris jusqu’en mars 2021.

La mère de trois enfants, dont deux issus d’une première union, avait alors déposé une plainte contre Mounir; celle-ci a été mal enregistrée par un policier, qui était, lui aussi, déjà condamné pour des violences conjugales : la victime ne disposait pas d’un téléphone grave danger et son conjoint ne s’était pas vu attribuer de bracelet anti-rapprochement à sa remise de liberté.

L’ange qui s’est transformé en bourreau

L’année 2016 marque la première rencontre de Chahinez et Mounir, un Français d’origine algérienne, l’homme qui deviendra son bourreau, âgé de 40 ans. À cette époque, la famille Daoud résidait encore en Algérie avec leur fille. C’est là que Chahinez croise la route de Mounir, venu passer ses vacances.

Employée de crèche et mère de deux enfants, elle était récemment divorcée lorsqu’elle a décidé de se marier avec lui. Chahinez et sa fille cadette s’installent avec Mounir dans la banlieue de Bordeaux, dans une maison où elle serait rapidement retrouvée cloîtrée.

De son côté, Mounir, né en 1976 à Alger, dépeint d’une enfance heureuse, l’école interrompue à 15 ans, puis son arrivée en France à l’âge de 23 ans. L’année suivante, il se marie avec Séverine, qui lui donne trois enfants et qui était également victime de violences conjugales.

Après leur mariage, Chahinez a été confrontée à la violence croissante et au contrôle étouffant de son mari, qui lui interdisait de nombreuses choses. Pour témoigner de son comportement, elle a commencé à filmer ses prises de médicaments associées à la consommation d’alcool. Cette escalade a atteint son paroxysme en juin 2020, lorsqu’une nuit, Mounir a sauvagement étranglé sa femme.

Il se fait interpeler le lendemain matin pour avoir sévèrement étranglé son épouse. Il écope de 18 mois de prison, dont neuf mois fermes, assortis à une interdiction de contact.

« Je voulais la cramer » : l’affaire Chahinez Daoud de nouveau devant la justice

Après sa sortie de prison, Mounir continue de harceler sa femme. Le 15 mars 2021, elle se fait intercepter par cet homme qui la fait monter dans un fourgon, puis la frapper et l’étrangler à nouveau. Elle réussit à s’échapper et porte plainte, mais en vain.

Durant deux mois, Chahinez a été victime de harcèlement, de surveillance quasi-quotidienne et d’un déchaînement de violences. Et ce, jusqu’au 4 mai 2021, vers 18 heures, lorsque la mère de famille décide de sortir chez elle pour récupérer ses enfants.

Par ailleurs, l’enquête ouverte suite à ce meurtre a établi que Mounir, ce jour-là, est resté caché toute la journée dans son véhicule à 200 mètres de son domicile. À 18 heures, il surgit avec un fusil de chasse et tire sur Chahinez une balle sur chaque jambe, puis l’immole. Il se fait arrêter quelques minutes plus tard alors qu’il déambulait dans le quartier avec son arme.

Dès le lendemain de sa mort, un rapport d’inspection des ministères français de l’Intérieur et de la Justice révèle une succession de ratés. Les trois plaintes déposées par Chahinez n’ont pas été prises au sérieux et ont été confiées à des policiers peu expérimentés. De son côté, le parquet, informé des faits, n’ordonne aucune mesure de protection de la victime.

Quatre ans plus tard, le procès de Mounir Boutaa s’ouvre à Bourdeau, depuis ce lundi 24 mars 2025, devant la Cour d’assise de Gironde.

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