Le ministre du Commerce Saïd Djellab aurait-il pris acte de la nécessité de revoir les statuts de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) tel que formulée par la nouvelle équipe dirigeante de cette instance, sous la présidence de Abdelkader El Gouri, à la tête de la CACI depuis le 15 juin dernier ? Cela en a tout l’air puisqu’il vient d’annoncer la nécessité d’une révision des statuts des chambres de commerce et d’industrie, lors de son allocution d’ouverture d’une rencontre nationale avec les présidents des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) qui s’est tenue lundi dernier au siège du ministère du Commerce. Faut-il rappeler qu’Abdelkader El Gouri a mené sa campagne de candidature à la présidence de la CACI en promettant un changement des statuts de la Chambre se basant sur le fait que «certains statuts sont obsolètes tandis que d’autres méritaient des éclaircissements». Ce dont le ministre a approuvé et clairement signifié lors de sa rencontre soulignant que le secteur du commerce «rencontre des difficultés qui entravent l’activité des CCI au niveau local, et celle de la CACI, notamment en ce qui concerne les statuts et dispositions règlementaires». Devant cet état des lieux M. Djellab a indiqué que son département va organiser des rencontres régionales «dans le but de se rapprocher davantage des CCI afin d’écouter leurs préoccupations», a-t-il précisé. Ce dernier a en outre informé qu’il allait s’atteler en coordination avec les présidents des CCI à examiner plusieurs questions, dont l’actualisation des statuts et dispositions réglementaires inhérentes aux structures, ressources humaines et moyens matériels nécessaires à l’accomplissement de l’activité des Chambres, en sus de l’exploitation des technologies de l’information dans le développement des activités des CCI et leur adaptation au développement enregistré dans le domaine numérique. Le ministre a par ailleurs reconnu l’absence d’une stratégie, aux contours clairement définis, qui empêche les chambres de commerce à s’acquitter de leur rôle et à concrétiser les projets des opérateurs. Poursuivant dans ce sens, que son département œuvre à assurer un climat de transparence et d’ouverture avec l’intensification des opportunités d’investissements pour «conférer plus d’attractivité aux CCI et renforcer leur rôle dans l’économie nationale», a-t-il souligné. Le ministre a également informé la presse, en marge de cette rencontre, que le ministère et les CCI s’attèlent à élaborer une stratégie spéciale et une feuille de route définissant le fonctionnement des CCI qui constituent «une soupape de sécurité pour l’opérateur économique algérien», a lancé le ministre.
De son côté, Abdelkader El Gouri a mis l’accent sur l’impératif de conférer davantage de prérogatives aux présidents de Chambre pour leur permettre de contribuer à la gestion des zones industrielles, la sélection de la qualité d’investissement idoine au vu de l’investisseur et de la zone. «L’appareil exécutif fonctionnait seul, c’est pourquoi le rythme d’investissement était jusque-là très faible», a estimé M Gouri. Affirmant enfin que l’effort sera désormais axé sur ce point à travers un nouveau programme permettant une plus grande participation des présidents de chambre. L’inspecteur général au ministère du Commerce, Karim Gueche, présent à cette rencontre, a pour sa part précisé à la presse «cette réunion nous a permis d’identifier les différents obstacles et difficultés et de prouver que le système en vigueur relatif aux chambres de commerce et d’industrie n’est plus conforme à la réalité économique du pays». Arguant dans ce sens : «Les Chambres ont été créées en vertu d’un décret promulgué en 1996, d’autant plus que leur fonctionnement actuel n’est pas au diapason des mutations économiques et sociales du pays.» C’est pourquoi, selon l’inspecteur, il a été proposé l’institution d’un groupe de travail conjoint entre les deux parties, qui sera chargé de formuler un nouveau texte et d’élaborer une cartographie en adéquation avec les besoins des CACI. «Un initiative qui va permettre de définir, avec précision, les missions de chaque partie et l’affranchissement des CACI de la bureaucratie», a conclu l’inspecteur. Notons que les intervenants à la séance de débats ont suggéré de traiter la problématique des sièges dans certaines wilayas et qui entravent le fonctionnement des Chambres et souligné la nécessité de passer vers l’autofinancement des Chambres sans compter sur les aides de l’Etat. Les intervenants ont appelé à la désignation de représentants commerciaux issus du secteur du commerce dans les consulats et représentations diplomatiques, à restructurer les services des chambres, déterminer la relation entre les Chambres du commerce et d’industrie et des directions représentatives des secteurs en lien avec l’investissement.