Changement à la tête de la BEA : Vers une nouvelle orthodoxie financière ?

Changement à la tête de la BEA : Vers une nouvelle orthodoxie financière ?

Le P-DG de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), Saïd Kessasra, a été démis de ses fonctions hier. Il n’aura pas fait long feu à la tête de la prestigieuse BEA, l’institution où sont domiciliées Sonatrach et ses filiales. En fait, le capital de Sonatrach et la moitié, ou presque, de ses ressources globales y sont domiciliés.

Ce changement semble s’inscrire dans une nouvelle dynamique que voudrait imprimer le gouvernement à la Banque extérieure d’Algérie. La BEA fait partie des établissements financiers qui semblent à l’aise sur le plan financier, malgré la crise que vit le pays. Du reste, elle aura été parmi les institutions financières qui ont fortement contribué à la mobilisation de l’épargne dans le cadre de l’emprunt obligataire qu’a lancé l’Exécutif. Et on s’en souvient, c’était la compagnie d’assurances des hydrocarbures (Cash) qui y avait ouvert le bal des souscriptions, en achetant 4000 obligations d’une valeur globale de 200 millions de dinars. La Cash est détenue à 82% par la Sonatrach. Elle se porte bien, réalisant un chiffre d’affaires de 10 milliards de dinars en 2015. Et, elle table sur 11 milliards dinars en 2016. Ainsi, le secteur pétrolier avait donné l’exemple. Aujourd’hui qu’il y a crise, la compagnie nationale d’hydrocarbures souhaite évidemment s’appuyer sur la BEA pour financer ses projets. Certes Sonatrach peut aller chercher des financements sur les marchés internationaux, l’Etat l’y a autorisé. Mais, elle évite autant que possible de le faire, parce qu’elle ne veut pas s’endetter sur des marchés où les prêts sont onéreux. Sonatrach, un allié stratégique de la BEA, doit avoir en face d’elle un interlocuteur, dans les arcanes de la banque extérieure, qui parle le même langage qu’elle et regarde dans la même direction qu’elle. Et pour pouvoir se mettre au service de la compagnie nationale et de ses filiales, notamment Naftal qui a engagé de gros investissements, la BEA est appelée à épouser une nouvelle orthodoxie financière faite de souplesse dans l’attribution de crédits aux projets programmés dans le secteur de l’énergie.