Changements climatiques: La pluie se fait désirer cet hiver

Changements climatiques: La pluie se fait désirer cet hiver

C’est un mois de décembre anormalement sec qui a marqué l’Algérie cette année. Le réchauffement climatique n’est plus un terme abstrait.

Nedjma Merabet – Alger (Le Soir) – Cette année, le mois d’octobre a connu une pluviométrie normale à déficitaire sur l’ensemble du territoire national. Elle a été déficitaire au centre et à l’ouest jusqu’au Sahara, et normale sur quelques wilayas de l’extrême est côtier et l’intérieur est et le reste du pays. Pour novembre, la tendance s’est inversée, avec un déficit au centre et à l’est, et une élévation anormale à l’ouest. Pour décembre, le cumul des pluies dépassera la normale à l’est et sera déficitaire au centre (Alger, Tipaza), plutôt normale pour le reste du pays. Les températures seront globalement normales, excepté dans le sud où elles seront plus basses que d’habitude, dans le cadre logique du dérèglement climatique. C’est donc légitimement que l’on peut s’inquiéter du déficit pluviométrique cette année, même si l’on peut espérer un équilibre grâce à une pluviométrie record enregistrée le printemps dernier.

La semaine qui vient ne prévoit pas de pluie dans le centre du pays, mais une baisse de température d’environ 2 à 3 degrés en moyenne. Cela reste inquiétant, même si nous n’avons pas connu un mois d’octobre tel que celui de 2016 où les températures avaient atteint les 34° et le taux de pollution de l’air un pic insoutenable.

Il n’est un secret pour personne que les changements climatiques sont dus principalement aux gaz à effet de serre dégagés dans l’atmosphère par la sur industrialisation de la société de consommation. Les conséquences sont graves : destruction des récifs coralliens, augmentation du niveau de la mer, la fonte des glaciers, la chute des récoltes, la destruction des biodiversités etc. Ce qui a poussé le Centre national de climatologie à se doter en 2012 d’un supercalculateur qui permet d’affiner les prévisions météorologiques sur de plus grandes durées ( 5 à 10 ans).

Un état de fait alarmant, qui pousse les décideurs à tenter des mesures drastiques, et la mise en place de politiques concertées à l’échelle internationale ; et qui transforme la question en enjeu géostratégique. A ce propos, l’Algérie, qui a récemment participé à la COP 24 tenue à Katowice en Pologne, a exposé sa position selon laquelle les pays développés ont une responsabilité historique dans l’émission des gaz à effet de serre. Partant de ce principe, l’Algérie choisira ses partenaires parmi les pays développés sur la base du respect de leurs engagements d’assurer un soutien financier de pas moins de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, et d’inclure en plus de l’atténuation (principe imposé par les pays dits développés) et l’adaptation (revendiquée par les pays dits en développement).

N. M.