Plusieurs étudiants et nouveaux bacheliers sont perdus et désemparés par les difficultés bureaucratiques qui entravent leurs recours et demandes de changement de filières.
Outre les recours des nouveaux bacheliers qui n’ont pas été satisfaits dans l’un de leur choix, d’autres étudiants de l’université ayant bloqué leur année dans l’attente de se voir inscrits dans une autre branche galèrent sans pouvoir obtenir une réponse favorable à leur demande. Pour ces cas, qui sont nombreux, la rentrée universitaire 2011-2012 s’annonce particulièrement houleuse.
Pour cette année, les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique révèlent que le traitement des fiches et les affectations des nouveaux bacheliers ont permis de satisfaire près de 96% dans l’un de leurs choix exprimés. Un taux de satisfaction qui n’a jamais été atteint auparavant, d’après les dires du premier responsable du secteur, Rachid Harraoubia.
Néanmoins, ce ne sont pas seulement les nouveaux bacheliers qui sont concernés par la non-satisfaction des vœux mais d’autres étudiants ayant fait des études universitaires dans d’autres branches ou ayant bloqué leur première année universitaire suite à l’insatisfaction de leur choix. Les inscriptions universitaires sont achevées et l’inauguration de l’année universitaire 2011-2012 se fera dans quelques jours. Plusieurs étudiants sont confrontés aux difficultés relatives aux changements de filières et de transfert de dossiers pédagogiques. Les opérations de transfert de branches et de dossiers pédagogiques représentent un vrai clavaire pour des étudiants n’ayant pas l’accès facile, voire impossible, à l’administration.
«Celui qui n’a pas de connaissances personnelles dans les établissements universitaires a très peu de chance d’obtenir un transfert d’université ou une quelconque opération de changement. Ce n’est pas facile de contacter l’administration et d’avoir une quelconque réponse positive ou négative, soit-t-elle, quand nous avons le droit d’effectuer un transfert suite à une erreur technique ou irresponsable d’orientation», témoigne un étudiant en première année de sociologie à Bouzaréah dont la demande de changement de filière a été rejetée l’année dernière. Sa seconde tentative de s’orienter vers une branche de langues s’est soldée par un échec. La faculté de Bouzaréah ne fait pas exception en termes d’entraves bureaucratiques. Les étudiants de toutes les facultés font état du même obstacle :
«Nos demandes de changement de filière ne sont pas prises au sérieux. Ils nous font courir d’une date à une autre et d’un département à l’autre sans une réponse convaincante à notre demande», explique Hafid, étudiant qui a raté une année de scolarisation suite à la non-satisfaction de ses choix. «J’ai eu un bac langue étrangère. Mes premiers choix concernent les langues étrangères, dont mes moyennes en ces matières, permettent l’accès à ces filières. A ma grande surprise, je me retrouve orienté vers la branche de littérature arabe, où j’ai obtenu une moyenne de 7.
Faute de réponse à ma demande de transfert, j’ai bloqué ma première année, et le problème n’est toujours pas réglé, c’est le même calvaire que je subis cette année», témoigne cet étudiant de l’université de Béjaïa. D’autres étudiants rencontrés au niveau de la faculté centrale d’Alger sont unanimes à souligner que «le changement de filière est un véritable casse-tête pour ceux qui n’ont pas de connaissances personnelles. Il n’y a que le piston qui règle les dossiers de transfert. Rares sont ceux à qui on effectue des transferts sans intermédiaires, certains font des pieds et des mains pour obtenir leur choix alors que d’autres finissent par abandonner…».
Par Yasmine Ayadi