Chasse aux 500 détenus libérés par al-Qaïda à Bagdad

Chasse aux 500 détenus libérés par al-Qaïda à Bagdad

La branche irakienne d’al-Qaïda a revendiqué les attaques meurtrières menées dans la nuit de dimanche à lundi contre deux prisons de Bagdad dont celle d’Abou Ghraïb. Les autorités recherchent activement les prisonniers évadés.

L’État islamique en Irak et au Levant, la branche irakienne d’al-Qaïda, a revendiqué mardi 23 juillet les attaques meurtrières contre deux prisons irakiennes perpétrées dans la nuit du 21 au 22 juillet. Le groupe affirme avoir ainsi permis la libération de plus de 500 détenus.

Les deux prisons visées sont celle d’Abou Ghraïb, à l’ouest de Bagdad, rendue tristement célèbre par les sévices commis par les Américains sur des détenus irakiens en 2004, et celle de Taji, au nord de la capitale. Ces deux centres de détention, les plus grands du pays, hébergent quelque 10 000 détenus. Plus de 40 personnes ont péri dans les attaques, dont 21 prisonniers.

L’État islamique d’Irak, né en 2013 de la fusion entre les branches syrienne et irakienne d’al-Qaïda, dit dans un communiqué avoir mené les deux attaques après des mois de préparation. Elles interviennent un an exactement après le lancement par le chef de la branche irakienne d’Al-Qaïda, Abou Bakr el Bagdadi, d’une campagne baptisée « abattre les murs » et visant à libérer des militants emprisonnés.

La chasse aux prisonniers évadés, priorité des autorités irakiennes

Dès le lendemain de cette attaque, les autorités irakiennes ont lancé les opérations pour retrouver les prisonniers évadés. Une véritable chasse aux détenus a cours à Bagdad. Un cordon de sécurité a été mis en place tout autour des prisons où des renforts ont été déployés, et un couvre-feu complet a été décrété dans les quartiers limitrophes pour faciliter la recherche des prisonniers, a-t-il indiqué.

L’enjeu est d’autant plus important que les évadés seraient des combattants d’al-Qaïda. « La plupart des détenus qui se sont évadés d’Abou Ghraïb sont des hauts responsables d’Al-Qaïda qui ont été condamnés à mort », a déclaré à l’AFP Hakim al-Zamili, un membre de la commission de sécurité et de défense au Parlement.

« Tout ceci met le gouvernement dans une situation des plus embarrassantes », a estimé pour sa part Ali al-Haidari, un expert irakien en matière de sécurité, cité par l’AFP. « Cela va porter un coup à la confiance qu’ont les gens dans les services de sécurité et dans le gouvernement » à un moment où les attentats reprennent de plus belle, a-t-il ajouté.

Les attaques d’islamistes sunnites, appartenant souvent à l’État islamique d’Irak, se sont multipliées ces derniers mois contre la communauté chiite, qui domine le gouvernement irakien et dont est issu le Premier ministre Nouri al-Maliki.