« Chasse aux sans papiers en France » : les Algériens dans le viseur

« Chasse aux sans papiers en France » : les Algériens dans le viseur

Rien ne va plus pour les sans papiers algériens en France. Après la crise du travail et le blocage des applications de livraison, place désormais aux arrestations.

Depuis l’éclatement de l’affaire du meurtre de la petite fille Lola, assassinée par une sans papiers algérienne. Une vague d’arrestations est tombée sur la tête des harragas dans les quatre coins de la France.

Les sans-papiers algériens et maghrébins sont dans le viseur des services de sécurité depuis quelques semaines en France. Les villes et les mairies dirigées par l’extrême droite sont les plus touchées.

Du contrôle d’identité à la « prison pour harragas »

Prison pour les sans papiers en France

« Ça commence par un contrôle d’identité et ça fini en garde à vue », nous a confié Amine, un sans-papier algérien basé dans une ville française près de la frontière espagnole.

« On évite au maximum d’aller au centre-ville afin d’éviter les contrôles policiers qui beaucoup augmenté dernièrement », a-t-il ajouté. Si pour Amine, ça s’est terminé pour une petite garde à vue, pour d’autres, ce sont les centres de rétention (Les prisons des sans papiers).

Ces deux derniers mois, les centres de rétention ont été marqués par une hausse d’activité. D’ailleurs, certaines « prisons pour harragas » sont déjà pleines.

Est-ce une solution pour mettre fin aux sans papiers ? La réponse est clairement non, car la majorité des sans papiers placés dans les centres de rétention retrouvent leur liberté. Certains, ils sont libres au bout de quelques jours, alors que d’autres après des semaines.

Pourquoi sont-ils libérés ? Si les sans papiers arrêtés n’ont commis aucun dérapage, ils ont le droit de déposer un recours auprès du tribunal. Avec la lenteur de la procédure judiciaire, les demandes de libération ne peuvent etre refusé. De ce fait, la France se retrouve aujourd’hui dans un cercle vicieux qui ne devrait pas tarder…

Projet de l’immigration en France, une arme à double tranchant pour les harragas

Darmanin – projet immigration France

En novembre dernier, le ministre français de l’Intérieur, Gerard Darmanin a dévoilé le nouveau projet d’immigration en France qui devrait être présenté devant le parlement au début de l’année 2023.

Pourquoi une arme à double tranchant ? Le projet de Darmanin propose une nouvelle voie de régularisation pour les sans papiers, mais aussi un durcissement des règles contre l’immigration illégale.

En effet, avec ce nouveau projet de l’immigration, l’expulsion des sans papiers africains, dont algériens sera beaucoup plus facile, puisque la procédure sera beaucoup plus simplifier et barrera la route aux « recours ». De ce fait, après un OQTF (Obligation de quitter le territoire), le « harrag » risquerait d’être directement expulsé après son arrestation.

Qu’en est-il de la nouvelle voie pour la régularisation ? Si ce nouveau projet se concrétise, les sans papiers algériens, mais aussi maghrébins, auront la possibilité de travailler dans certains métiers.

Pour cela, un titre de séjour d’un an « métiers en tension » sera créé pour permettre aux sans papiers « sérieux » de travailler et apporter leur pierre d’édifice à la relance de l’économie française. Le point noir de ce nouveau titre de résidence : la validité est limitée à un an. Elle peut être renouvelée, mais difficilement, selon les dernières explications de Darmanin.