Chéraga, une commune riche qui peine à caser ses habitants

Chéraga, une commune riche qui peine à caser ses habitants

La commune de Chéraga (nord-ouest d’Alger) compte parmi les plus riches municipalités de la capitale, mais cette richesse ne profite pas aux habitants, en proie au chômage et à moult autres problèmes notamment celui du logement, les assiettes foncières faisant cruellement défaut.

Les importants revenus de la commune, dont la vocation agricole est sacrifiée au profit des activités commerciales et industrielles, ne permettent pas la réalisation de projets de développement ou encore d’habitat en raison du manque d’assiettes foncières.

Jusqu’au années 80 du siècle dernier, les habitants de la ville, ils étaient 5440 selon des statistiques de l’administration coloniale remontant à 1856, vivaient essentiellement du travail de la terre.

Les terrains fertiles de la région ont été convoités par les colons, venus nombreux des quatre coins de la métropole mais aussi d’autres pays du vieux continent pour y bâtir une ville coloniale en spoliant les « Fahs », habitants originaires, réduits au statut d’indigènes.

Aujourd’hui, Chéraga compte quelque 80.000 âmes, occupant pour la plupart des habitations individuelles (villas). Les immeubles sont rares en raison d’une mauvaise gestion du dossier de logement », déplore le vice président d’APC, chargé des finances et de l’investissement, Salah Mhamed pour qui la crise de logement pouvait être résorbée « si les projets de logement portaient sur la réalisation de cités ».

Près de 20.000 demandes sont déposées au niveau du service chargé du logement, un nombre énorme par rapport à ce que pourvoi la wilaya annuellement (50 unités), a-t-il fait savoir.

« La wilaya d’Alger doit trouver des assiettes foncières dans d’autres régions pour permettre à la commune de Chéraga de réaliser des projets de logement avec ses fonds propres », propose le même responsable.

Intense activité économique mais le problème du chômage reste posé

Le responsable communal reproche aux entreprises basées à Cheraga de ne pas recruter parmi les habitants de la ville.

Les promoteurs doivent respecter l’obligation d’employer les jeunes de la région pour aider la commune à résorber le chômage.

La commune de Chéraga emploi annuellement prés de 800 jeunes sur un total de 1.000 de postulants.

La réalisation de marchés de proximité figure parmi les solutions envisagées à cet effet. Outre le marché de proximité construit à Bouchaoui et comprenant 60 locaux, un projet similaire a été lancé dans la même localité auquel s’ajoutent deux autres projets portant réalisation de deux structures similaires durant l’année en cours.

Cent locaux ont été distribués dans le cadre du programme du président de la République au profit de jeunes artisans qui travaillent actuellement dans la zone d’activité du quartier Amara.

M. Mhamed a passé en revue les importants projets réalisés récemment par la commune dont le complexe sportif réceptionné en 2013. Une salle omnisports et des stades dans différents quartiers sont en cours de réalisation.

Les autorités communales ont également réalisé des projets destinés aux jeunes dont de nouvelles bibliothèques et des maisons de jeunes au niveau de différents quartiers.

Vu le nombre impressionnant de locaux situés au niveau des rues jouxtant la commune de Delly Ibrahim et la zone d’activité du quartier Amara, cette dernière enregistre une affluence massive provoquant des embouteillages à longueur de journée.

Pour désengorger les grands axes routiers, des projets de réalisation de parkings seront lancés, a indiqué le même responsable ajoutant que le bitumage des routes au niveau du quartier Gaouch et de la zone industrielle est également prévu.

Dans le même objectif, deux nouvelles routes, l’une reliant le quartier Amara à Ouled Fayet et l’autre Dar Diaf à Delly Ibrahim seront prochainement ouvertes.