Le départ en congé de plusieurs médecins a lourdement affecté les malades qui cherchent désespérément un médecin pour consultation ou autres soins urgents. Une situation qui malheureusement se répète chaque année durant l’été.
Plusieurs cliniques privées, dispensaires et cabinets médicaux ont fermé leurs portes à Alger à la grande désillusion des milliers de malades en quête d’une prise en charge.
C’est devenu une véritable tradition en cette période des grands congés, les fermetures des dispensaires et autres cabinets médicaux ont créé une pénurie en matière de santé à Alger et ses environs.
La situation du secteur pour les milliers de malades, qui doivent parcourir des dizaines de kilomètres dans l’espoir de trouver, enfin, un médecin.
En état de santé lamentable, des femmes cherchaient désespérément, depuis plusieurs jours, un dispensaire ou un cabinet médical privé pour faire des soins, pour consulter des médecins ou faire des analyses.
Toutefois, la majorité des dispensaires et cabinets médicaux ont fermé leurs portes car c’est la période des congés. Conséquences : une véritable « carence » de médecins s’est installée à Alger. Pour voir de plus près cette situation, nous avons effectué, avant-hier, une tournée dans certaines communes de la capitale, où nous avons pu recenser la fermeture de plusieurs dispensaires, cliniques et cabinets médicaux.
Dans la commune d’El Madania le seul dispensaire public (une annexe du CHU Mustapha-Pacha) qui existe pour couvrir une demande de soins pour plus de 50 000 habitants, était fermé. « Pourtant, il s’agit bien d’un dispensaire de santé publique.
Comme vous voyez, il est fermé depuis plusieurs semaines », nous a expliqué une jeune femme. Cette dernière, qui habite juste à côté du dispensaire, ne savait plus que faire devant cette situation qui persiste depuis quelques semaines.
Elle a ajouté : « Il y a quelques jours je me suis présenté à une clinique privée Essaâda pour consulter un médecin spécialisé en urologie, mais mon étonnement était grand lorsque les réceptionnistes m’ont appris que tous les médecins qui travaillent au sein de leur établissement privé sont en congé. Comment vais-je faire alors devant mon cas qui se dégrade de jour en jour ? », s’interrogeait cette femme d’une trentaine d’années.
Pis, pour consulter un médecin en urologie, cette patiente comme beaucoup d’autres malades a fait le parcours de combattant pour trouver un cabinet médical en activité. « C’est vraiment scandaleux. J’ai parcouru plusieurs kilomètres en cette période de chaleur pour trouver un cabinet médical ouvert « a-t-elle commenté.
Un ophtalmologue à la place d’un urologue !
Les aléas vécus par cette femme comme par des milliers d’autres personnes nous ont poussés à nous rendre à la clinique Essaâda d’El Mouradia afin de constater, de plus près, cette situation désastreuse.
Dès notre arrivée nous nous sommes présentés à la réception pour voir si les médecins étaient disponibles ou pas.
Sur place, nous avons demandé la consultation d’un médecin spécialiste en urologie. Mais à notre grand étonnement, l’une des deux réceptionnistes nous a appris qu’aucun médecins n’était présent,
« Désolé Monsieur mais les médecins sont tous en congé et seul le médecin en ophtalmologie est là si vous voulez une consultation ».
En plus de la mauvaise prestation de service offerte aux malades, la clinique en question était en « pénurie « de médecins du moment que tous sont en congé alors qu’un seul praticien, en ophtalmologie, était en fonction.
Les citoyens qui s’adressaient à cette clinique privée affichaient leur grande colère. Certains ont préféré rebrousser chemin pour chercher des médecins privés. La situation des malades est de plus en plus lamentable devant l’absence très ressentie des médecins.
Rappelons-le, une cinquantaine de cliniques privées ont été définitivement fermées, suite à une décision du ministre de la Santé Abdel Malek Boudiaf il y a plusieurs mois.
Les motifs de ces fermetures étaient, pour la plupart, d’ordre organisationnel tandis que certains ont failli à leurs missions du moment que de graves dépassements ont été recensés dans ces cliniques.
Par exemple à Blida, plusieurs cliniques ont été fermées pour plusieurs motifs, notamment pour mauvaises prestations sanitaires, absence des conditions d’hygiène et d’autres pour réalisations « non autorisées » de blocs opératoires et autres extensions non règlementaires des activités médicochirurgicales.