Dans cet entretien, nous avons évoqué avec Omar Alhemeiri, directeur général d’Emirates Algérie, plusieurs points, dont la cherté des billets d’avion, mais aussi la stratégie de la compagnie aérienne.
Vous avez été nommé à la tête d’Emirates Algérie en pleine réouverture des frontières. Comment avez-vous géré cela ?
Avec l’assouplissement des restrictions de voyage, Emirates a immédiatement coordonné avec les autorités locales pour la reprise des vols directs entre l’Algérie et Dubaï. Nous opérons sous une fréquence de deux vols par semaine de Dubaï vers Alger.
Emirates dessert Alger avec deux vols hebdomadaires, à savoir les mardis et jeudis et le vol retour vers Dubaï se fait via une escale à Tunis. L’EK 757 quitte Dubaï à 09h30 et arrive à Alger à 14h00. L’EK 758 quitte Alger à 17h00 et s’arrête à Tunis à 18h20. Le vol se poursuivra vers Dubaï, le décollage est à 19h20 de Tunis et l’arrivée à Dubaï à 03h55 le lendemain.
Par ailleurs, nous sommes impatients d’augmenter la fréquence des vols vers l’Algérie à mesure que la situation pandémique et les conditions du marché s’améliorent.
Impactée par la pandémie du Coronavirus, Emirates peine toujours à ‘décoller’, face à des concurrents qui prennent de l’avance. Pourquoi ce retard à se relever ?
La pandémie du coronavirus a eu des répercussions terribles sur les vies humaines, les communautés et les économies. L’aviation et les voyages ont été durement touchés par cette crise sanitaire, et nous continuons à prendre la voie pour une meilleure reprise afin qu’Emirates en ressorte plus forte et plus compétitive.
La pandémie comporte plein de défis, car la plupart des pays du monde ont renforcé les restrictions d’entrée et de transit, obligeant Emirates à réduire considérablement son programme de vols, que nous continuons à rétablir. Nous avons pris des mesures rapides pour répondre à la demande de fret (cargo), en plus de réduire nos coûts dans l’ensemble de l’entreprise. Malgré les défis de la pandémie en 2020, Emirates demeure la plus grande compagnie aérienne internationale transportant plus de 15,8 millions de passagers, selon les dernières statistiques mondiales du transport aérien 2021 de l’IATA.
Emirates a progressivement rétablit son réseau de passagers afin de rapprocher à nouveau les personnes, les communautés et livrer le fret. Aujourd’hui, nous desservons 128 destinations et nous exploitons toute notre flotte de Boeing 777, ainsi que plus de 60 A380 qui desservent 27 villes. Le nombre total de destinations que nous exploitons aujourd’hui représente plus de 90 % de notre réseau pré-pandémie, et nous continuons d’intensifier nos opérations partout où nous observons une demande.
La résilience dont Emirates a fait preuve pour affronter la tempête est due à notre modèle commercial robuste, à des années d’investissement dans la numérisation et les technologies, à l’infrastructure et aux compétences qui nous ont permis d’être plus efficaces dans tous les aspects de notre entreprise qui sont en contact direct avec les consommateurs.
Nous sommes convaincus que nous sortirons de la crise en bonne position non seulement pour être compétitif, mais aussi pour prospérer et croître encore plus, et nous continuerons à prendre des mesures positives pour assurer notre avenir à long terme.
Depuis la reprise des vols Emirates en Algérie, les prix des billets ont explosé. Quelle sont les raisons de cette hausse ?
Comme toute compagnie aérienne, Emirates propose une variété de tarifs aériens sur son réseau qui varient tout au long de l’année en fonction d’un certain nombre de facteurs liés à la force du marché, de l’environnement concurrentiel, des effets saisonniers, de la reprise de la demande de voyages, du comportement de réservation des consommateurs ainsi que des prix du kérosène.
Les coûts du carburant ont fortement augmenté par rapport à l’année dernière, et nous suivons de près les développements en ce qui concerne ce point, car il s’agit actuellement de la composante la plus importante de nos coûts d’exploitation et restera pendant un certain temps.
Nous travaillons d’arrache-pied pour compenser l’augmentation des coûts du kérosène par des mesures de maîtrise des coûts dans la mesure du possible. Malgré les défis de l’environnement opérationnel actuel, nous estimons que nos tarifs ont toujours été et continuent d’être compétitifs et que notre proposition de valeur est plus solide que jamais, associée à des mesures de santé et de sécurité fiables, à la flexibilité des réservations et la couverture du Covid-19 afin de soutenir les clients confrontés à des défis liés à la pandémie.
Prévoyez-vous des promotions ou une baisse de prix des billets ?
Pour le moment, nos tarifs sont conformes à la concurrence et nous continuons d’offrir un service de qualité supérieure avec des prix raisonnables.
De temps à autre, nous offrons des tarifs spéciaux pour des destinations spécifiques et annonçons également des tarifs très attractifs sur notre site dont la réservation reste ouverte pendant toute l’année.
D’un autre côté, quelle est votre stratégie pour l’Algérie ?
L’Algérie est un marché très important pour Emirates en Afrique du Nord et nous espérons reprendre notre programme de vols pré-Covid vers Dubaï alors que la demande de passagers continue de croître progressivement. Notre objectif actuel est de maintenir et d’augmenter le coefficient d’occupation.
À long terme, nous continuerons d’évaluer et d’analyser attentivement le marché, ses performances ainsi que ses besoins, ce qui indiquera ainsi s’il y aura d’autres opportunités pour augmenter davantage le nombre de vols vers l’Algérie.
Comment Emirates pourrait-elle aider dans la relance du secteur du tourisme en Algérie ?
Avec plus de 1600 km de côtes méditerranéennes, d’importants sites culturels et historiques et des paysages saisissants du Sahara, l’Algérie recèle un potentiel touristique important.
En outre, la participation de l’Algérie à Expo 2020 Dubaï est une aubaine extraordinaire pour faire promouvoir la destination Algérie. Par le biais de son pavillon, à l’architecture inspirée de la Casbah, sous le thème Rihla (Voyage de la vie) mettant en lumière la civilisation algérienne et ses aspirations futures, j’en suis sûr que la participation de l’Algérie à cet événement mondial à Dubaï favorisera certainement sa culture et sa destination.
Nous sommes également ouverts à travailler avec les agences touristiques, ainsi qu’avec le reste de l’écosystème du secteur en vue de stimuler un intérêt pour le voyage en Algérie à travers notre réseau.
Un dernier mot ?
Je voudrais juste dire que je suis très ravi de servir Emirates en Algérie, mais aussi j’ai hâte de découvrir les trésors culturels et historiques de votre pays.