La rentrée sociale s’annonce difficile pour les Algériens. Au menu, des protestations sociales, un pouvoir d’achat laminé et une hausse des prix sur tous les produits.
Les Algériens vont devoir affronter une situation sociale et économique dès plus délicates. En effet, la rentrée sociale va peser avec tous ces lots de difficultés, notamment le manque de ressources des ménages pour les besoins quotidiens. Les citoyens ont ainsi subi cet été une flambée des prix sur presque tous les produits avec 40 % de plus que l’année dernière selon une enquête récente du ministère du Commerce. Même les denrées alimentaires les plus basiques ont subi le contrecoup de cette augmentation.
Le portefeuille en a pris un sérieux coup avec une baisse draconienne du pouvoir d’achat et une dévaluation continue du dinar affectant toutes les catégories moyennes de la société. Les dépenses sur les achats pour les fêtes de l’Aïd, la rentrée scolaire et autres charges, dont ceux du logement sont retenus comme facteurs aggravant la perte de l’épargne des citoyens d’autant que ce sont les catégories sociales vulnérablesqui en subissent les conséquences. Selon une étude récente du Cread (Centre de recherche en économie de développement), la précarité sociale touche près de 7,2 millions d’Algériens, dont les salaires stagnent à 20.000 DA.
Il faut ajouter à cela, des milliers de personnes sans emploi, des contractuels avec un SNMG minimum et ceux licenciés de leurs postes de travail arbitrairement. Les syndicats des travailleurs pointent du doigt le laxisme des autorités sur la question de l’emploi et sa préservation ainsi que sur la montée subite du chômage tenant compte des promesses pour calmer le front social en ébullition. Cet été, on compte plus de 200 entreprises publiques et certaines privées menacées par le dépôt de bilan ou celles en difficulté de paiement. Au pointoù certains travailleurs comptent s’organiser en créant leurs propres associations pour défendre leur intégrité de l’emploi et contrer la menace de se retrouver sans ressources.
Les corporations syndicales comptent à leur tour, organiser des sit-in de protestations ou des grèves en cas de non satisfaction de leurs revendications. Les experts ont, à leur tour, alerté sur la détérioration de la situation sociale et préviennent sur une perspective plutôt morose avec la chute des prix des hydrocarbures.
Fayçal ABDELGHANI