Cherté du mouton : Les prix dépassent d’au moins 15 000 DA ceux pratiqués dans les zones d’élevage d’ovins

Cherté du mouton : Les prix dépassent d’au moins 15 000 DA ceux pratiqués dans les zones d’élevage d’ovins
Écrit par Bouzid Chalabi

En prévision de l’Aïd El Adha, le ministère du Commerce vient de finaliser les listes des commerçants qui assureront la permanence durant les jours fériés. Ils sont au total 500 800, dont 5 500, boulangers à être concernés par ce dispositif.

Ces listes, selon le président de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UNCAA), Hadj Tahar Boulanouar, vont être transmises à toutes les grandes communes du pays pour les diffuser sur la voie publique. Le but étant, d’après Boulanouar, de renseigner les consommateurs qui des détaillants et des boulangers seront ouverts dans leur parage pendant les jours de l’Aïd. Ce dernier, lors d’un point de presse, animé hier en son siège à Alger, en compagnie du chargé de la communication auprès de la Fédération nationale des éleveurs d’ovins, Bouzid Salmi, a fait remarquer, toujours à propos des permanences de l’Aïd, que «la diffusion des listes des permanences des commerces sur la voie publique est en soi une initiative louable, puisqu’elle va permettre de savoir où se trouvent les points de vente, notamment les boulangeries, les plus proche. Contrairement aux Aïds précédents où le consommateur devait se déplacer sans pour autant être sûr de s’approvisionner». Concernant la disponibilité des fruits et légumes avant l’Aïd et les jours d’après, le président de l’UNCAA n’est pas allé par quatre chemins. «Il faut s’attendre à une hausse des prix pour la simple raison qu’au niveau des marchés de gros de fruits et légumes l’activité va baisser, comme il est devenu d’usage à la veille de chaque Aïd», dira-t-il, précisant que «les collecteurs qui approvisionnent les marchés cessent toute activité les jours qui précèdent l’Aïd et ne la reprennent que bien plus tard. Un arrêt qui dégarnit les carrés des mandataires et du coup les prix augmentent».

Silence radio sur la mise en place de points de vente

De son côté, le porte-parole de la Fédération nationale des éleveurs d’ovins n’a pas caché, dès l’entame de son intervention, son étonnement sur le fait « qu’à deux semaines de la célébration de l’Aïd, et contrairement aux trois années précédentes, c’est le silence radio sur la mise en place de points de vente de béliers aux alentours des grands centre urbains. Nous espérons que le ministère de tutelle réagisse au plus vite car ces espaces sont d’un double intérêt. Primo seuls les vrais éleveurs sont autorisés à y prendre place et, partant, les acheteurs n’ont pas affaire à des vendeurs occasionnels. Deuxièmement, tous les béliers proposés à la vente ont fait l’objet d’une inspection vétérinaire». Toujours au sujet de l’intérêt de la mise en place de ces points de vente, Salmi a tenu à faire savoir que «de nombreux éleveurs souhaiteraient savoir au plus vite si des espaces de vente seront mis à leur disposition, car sur ces lieux, ils sont sûrs d’écouler un maximum de moutons. C’est d’autant plus primordial dans la mesure où cette année l’offre est très importante. Je peux même avancer qu’elle dépasse d’au moins 600 000 têtes de bélier celle de l’année dernière. A partir de cette donne, j’estime qu’il est urgent que les parties autorisées à ouvrir des points de ventes le fassent au plus vite». Interrogé sur la cherté des mérinos, Salmi a été catégorique dans sa réponse : «Je peux vous affirmer, aujourd’hui, qu’après avoir pris connaissance de visu suite à mes visites dans de nombreux points de vente clairsemés ici et là au niveau de la wilaya d’Alger, que les prix pratiqués dépassent d’au moins 15 000 DA ceux pratiqués dans les zones d’élevages d’ovins. Un écart de prix que j’ai aussi découvert sur les étals des bouchers de la capitale. Le gigot de bélier est affiché dans les zones pastorales autour des 800 DA alors qu’ici, le même quartier de viande est proposé à partir des 1 400 DA, soit presque le double. C’est à n’y rien comprendre.» Et de poursuivre dans ce sens : «Pour ceux qui insistent à dire que même au niveau des zones pastorales le mouton reste cher, je les invite à partager le quotidien des vrais éleveurs pendant quelques jours pour qu’ils réalisent que le coût de revient de l’élevage d’un mouton reste élevé, sans compter la pénibilité et les souffrances que subissent chaque jour les bergers. Des contraintes et parfois des risques qui justifient le prix du mouton en âge d’être proposé à la vente.» Et pour clore ce chapitre de la cherté du mouton, le chargé de la communication de la fédération a indiqué aux médias que «chez nos voisins tunisiens et marocains, le prix du mérinos tourne autour des 200 euros. A vous de déduire si notre mouton est vraiment cher ou pas». Enchaînant sur le même sujet, le président de l’UNCAA considère que les prix pourraient baisser pour peu que notre cheptel ovin augmente en nombre suffisant. «C’est à la portée du pays, compte tenu de l’immensité des terres pastorales dont il dispose, sans compter les hectares à défricher et qui pourraient abriter des zones d’élevage intensif», estime-t-il.