La scoliose, cette courbure anormale de la colonne vertébrale, semble bénigne à première vue. Pourtant, ses conséquences peuvent s’avérer néfastes sur la vie quotidienne : douleurs dorsales chroniques, difficultés respiratoires, asymétrie du corps et, dans les cas les plus sévères, impact psychologique. Lorsque les traitements conservateurs (orthèses, kinésithérapie) ne suffisent plus à enrayer la progression de la maladie, la chirurgie devient l’ultime solution.
Cependant, la décision de recourir à la chirurgie pour traiter une scoliose est souvent complexe et doit être mûrement réfléchie. Elle implique une évaluation minutieuse des bénéfices potentiels (correction de la courbure, diminution des douleurs, amélioration de la qualité de vie) par rapport aux risques inhérents à toute intervention chirurgicale (infection, saignements, complications neurologiques).
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Mais rassurez-vous, car la chirurgie de la scoliose a connu des avancées considérables ces dernières années. Grâce aux avancées technologiques, les interventions chirurgicales de la scoliose sont aujourd’hui plus efficaces et moins invasives. Ces progrès permettent aujourd’hui de corriger des courbures plus complexes et de réduire les risques opératoires.
Quand la chirurgie de la scoliose est-elle nécessaire ?
Tout d’abord, il faut savoir que le choix de recourir à la chirurgie pour corriger une scoliose poursuit un triple objectif. Premièrement, il vise à corriger la courbure et à soulager les douleurs en redressant au maximum la colonne vertébrale ; deuxièmement, l’opération stoppe la progression de la maladie et empêche la scoliose de s’aggraver ; troisièmement, elle améliore la fonction respiratoire dans les cas où la scoliose comprime les poumons.
Par ailleurs, la décision de recourir à la chirurgie pour traiter une scoliose dépend de nombreux facteurs. On envisage cette option lorsque les traitements conservateurs n’ont pas permis de stopper la progression de la courbure ou de soulager les douleurs. Les principaux critères qu’on retient sont les suivants :
- L’angle de Cobb : Cet angle mesure la gravité de la courbure. Si l’angle de Cobb dépasse un certain seuil, la chirurgie est plus susceptible d’être recommandée.
- La localisation de la courbure : Certaines localisations de la courbure peuvent entraîner des complications à long terme (problèmes respiratoires, douleurs chroniques).
- Les symptômes : La présence de douleurs intenses, de difficultés respiratoires, de troubles de la posture ou d’un impact significatif sur la qualité de vie.
- Les complications potentielles : Quand la scoliose risque d’entraîner des complications à long terme, comme des problèmes cardiaques ou neurologiques.
- L’âge du patient : La croissance joue un rôle important dans l’évolution de la scoliose. En effet, chez les adolescents, elle peut entraîner une aggravation rapide de la scoliose
Il est important de noter que la chirurgie n’est pas toujours la solution définitive. Même après une intervention réussie, il est possible que la courbure réapparaisse partiellement ou que de nouvelles douleurs surviennent. C’est pourquoi il est essentiel de discuter en détail des bénéfices et des risques de la chirurgie avec votre médecin.
Comment se déroule l’opération ?
L’opération de la scoliose est une intervention chirurgicale complexe qui vise à corriger la courbure de la colonne vertébrale. Elle nécessite une planification minutieuse et une équipe médicale spécialisée. En outre, voici les grandes étapes d’une telle intervention :
- Préparation préopératoire : Avant l’opération, le patient subit une série d’examens (radiographies, IRM, scanner) afin d’évaluer précisément la déformation de la colonne vertébrale et de planifier l’intervention. On administre au patient une anesthésie générale pour que le patient.
- Incision : Le chirurgien pratique une incision au niveau du dos, le long de la colonne vertébrale, pour accéder aux vertèbres à corriger. La longueur et la localisation de l’incision dépendent de l’étendue de la courbure.
- Préparation des vertèbres : On écarte délicatement les muscles et les tissus pour exposer les vertèbres. Le chirurgien prépare les vertèbres en les nettoyant et en les modelant.
- Mise en place de l’instrumentation : Des tiges métalliques, des vis et des crochets sont fixés sur les vertèbres pour corriger la courbure. Ces implants s’attachent entre eux pour former une structure rigide qui maintient la colonne vertébrale dans la position désirée.
- Greffe osseuse : Pour favoriser la fusion des vertèbres entre elles, le chirurgien réalise une greffe osseuse. On prélève cette greffe sur le patient lui-même (crête iliaque) ou on utilise un substitut osseux.
- Fermeture de l’incision : Une fois la correction terminée, le chirurgien referme les muscles et la peau par des sutures.
La durée de l’intervention varie en fonction de la complexité de la scoliose. Elle peut alors durer plusieurs heures. En outre, de nouvelles techniques moins invasives et utilisant des matériaux plus performants sont en constant développement. Il est donc important d’en discuter avec votre chirurgien pour choisir la technique la mieux adaptée à votre situation.
La récupération après une chirurgie de la scoliose
Comme toute intervention chirurgicale, la chirurgie de la scoliose comporte des risques, tels que : une infection, des saignements nécessitant parfois une transfusion sanguine, des problèmes nerveux (douleurs ou engourdissements) ; enfin, le non-rétablissement de la courbure.
Du reste, la récupération après une chirurgie de la scoliose nécessite de la patience et de la rééducation. Une période d’hospitalisation est nécessaire, suivie d’une rééducation en centre spécialisé. La durée de la récupération varie en fonction de l’âge du patient, de l’importance de l’intervention et de sa capacité à suivre les recommandations médicales.
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Pour finir, notez que les recherches se poursuivent pour développer de nouvelles techniques chirurgicales moins invasives et plus efficaces. Les progrès de la robotique et de l’impression 3D ouvrent de nouvelles perspectives pour la prise en charge de la scoliose. Cela offre aux patients atteints de cette maladie de nouveaux espoirs.