La rentrée scolaire s’annonce très chaude cette année avec la flambée des prix des articles scolaires. Ces derniers ont connu une hausse qui oscille aux alentours des 30%.
Pratiquement, tous les produits sont touchés par cette augmentation, en particulier les cahiers, a-t-on constaté chez la quasi-totalité des librairies. A titre d’exemple, le cahier de 96 pages qui se vendait l’année passée à 25 DA l’unité, est proposé cette année scolaire à 30 DA. Quant à celui de 288 pages vendu à 100 DA, l’année passée, il se vend aujourd’hui à 140 DA. Pour Abdelhamid, un jeune libraire qui s’est procuré très tôt tous les articles scolaires pour ne pas être pris au dépourvu à quelques jours de la rentrée, l’augmentation a été vivement ressentie par l’ensemble de la corporation : «Nous avons enregistré une hausse de 30% sur tous les articles, certains sont proposés à des prix très élevés, tels que les sacs à dos qui varient entre 800 à 3000 DA, bien entendu, dira-t-il, selon la qualité».
Il poursuit : «Cet article (le sac à dos ou cartable) qui continue d’être importé des pays asiatiques, coûte assez cher surtout avec la flambée du taux de change des devises sans oublier la baisse du pouvoir d’achat du citoyen. La crise, apparemment, est bien présente !» Le jeune libraire se dit toutefois très confiant pour son commerce compte tenu que les chefs de familles préfèrent se sacrifier pour acheter à leur progéniture de quoi apprendre à lire et à écrire. «Les parents ont commencé déjà à acheter les affaires scolaires à leurs enfants surtout ceux qui n’aiment pas les bousculades des premiers jours de la rentrée». «Je préfère acheter le nécessaire pour mes enfants surtout les sacs à dos, car à la rentrée, mes enfants n’auront pas un grand choix», nous confie un client rencontré sur les lieux.
Toutefois la grande majorité des pères de familles attendent la rentrée scolaire pour entamer l’achat des fournitures scolaires compte tenu des dépenses engagées lors du mois de ramadan, de la saison estivale et des fêtes qui lui sont associées. A ce sujet, il faut noter que la prime de scolarité (3000 dinars) allouée aux familles démunies apparaît dérisoire et trop loin de couvrir les besoins scolaires lorsqu’un simple sac à dos coûte plus de 3000 dinars. Les appels pour revoir en hausse cette allocation semblent ne pas être entendus par les pouvoirs publics, d’autant plus que notre pays traverse une période critique où l’argent se fait rare. Par ailleurs, il faut savoir que les matières premières et certains articles sont importés de l’étranger, notamment d’Asie, et sont payés très cher, ce qui se répercute automatiquement sur les prix des articles. « Quelquefois des parents d’élèves nous mettent sur le dos cette envolée des prix des articles scolaires, alors que nous n’y sommes pour rien », nous confie le libraire. De toute évidence, il est temps, souligne notre interlocuteur, que l’Etat prenne en charge ces besoins en matière de fournitures scolaires, en encourageant les investisseurs nationaux à s’engager dans la production de ces articles scolaires. Mais à ce sujet, les citoyens sont sceptiques et pensent « qu’il faut une réelle prise de conscience des pouvoirs publics et surtout une volonté politique qui consiste à en finir définitivement avec des importations tous azimuts ».