Choix de l’architecte Jean nouvel pour la réhabilitation de la CASBAH : Zoukh répond à ses détracteurs

Choix de l’architecte Jean nouvel pour la réhabilitation de la CASBAH : Zoukh répond à ses détracteurs

Le rôle de cet architecte de renommée internationale sera de lui fournir des idées et des conseils en matière de revitalisation de la casbah d’Alger.

Après des années d’ «apnée», le projet de réhabilitation de la Casbah prend à peine forme qu’une polémique éclate, jetant une nouvelle lumière sur un chantier resté en jachère pendant des décennies. Le choix porté sur l’architecte français, Jean Nouvel, a déplu à une certaine frange d’intellectuels qui se sont égosillés sur les réseaux sociaux, jusqu’à réunir 400 signatures de personnalités de divers horizons, franchement contre l’idée même qu’un architecte étranger puisse apporter un plus dans le projet de réhabilitation de l’ancienne médina d’Alger.

Les arguments des contradicteurs de la wilaya d’Alger sont discutables et n’évoquent pas le fond. Rappelant simplement l’histoire de la Casbah et les destructions qu’elle a subies par le fait de la colonisation française, les signataires de la lettre croient trouver dans le mot «revitalisation» une dimension indécente et hautaine à l’endroit des habitants du quartier.

Face à cette offensive, visiblement destinée à stopper la dynamique née d’un accord entre la wilaya d’Alger et la région Ile-de France, les autorités de la capitale ont réagi à travers un communiqué censé remettre les choses à l’endroit. Il y a d’abord, souligne le communiqué de la wilaya d’Alger, le caractère restreint de la mission de l’architecte français qui ne devrait intervenir que sur l’aspect de la revitalisation de la Casbah. L’on est censé comprendre que le travail de Jean Nouvel relèvera du lifting et pas de l’âme même de la médina.

Cela en plus d’un détail que la wilaya juge important. Il est question des frais liés aux prestations de M. Jean Nouvel, qui seront «pris en charge totalement par le Conseil régional d’Ile-de-France».

Et la wilaya de rappeler que «le rôle de cet architecte de renommée internationale, sera d’accompagner la wilaya d’Alger et de lui fournir des idées et des conseils en matière de revitalisation de la casbah d’Alger, classée patrimoine mondial par l’Unesco en mois de décembre 1992».

La wilaya d’Alger qui met en avant l’exceptionnel CV de l’architecte qui a eu à intervenir dans des projets de renommée mondiale à Paris, New York et Dubai, souligne que son intervention aura le caractère du conseil auprès des autorités locales. Il aura pour mission, en sus de son travail à la Casbah, d’harmoniser «des travaux d’aménagement de la baie d’Alger qui s’étale de la Grande mosquée jusqu’à la Basse Casbah», a ajouté le même communiqué. Cela pour expliquer le pourquoi et l’apport de Jean Nouvel dans le chantier de réhabilitation de la capitale.

Pour ce qui concerne la critique en rapport avec la mise à l’écart des compétences architecturales nationales, la wilaya précise que «les travaux de restauration de la casbah d’Alger, lancés par la wilaya d’Alger fin 2016, sont menés par des compétences algériennes à travers 14 bureaux d’études et 17 entreprises mobilisant plus de 200 universitaires entre architectes, techniciens supérieurs et main-oeuvre 100% algérienne de plus de 1200 ouvriers qualifiés». C’est dire que l’intervention de l’architecte français vient en appui au travail des ingénieurs algériens, lesquels apprendront certainement beaucoup à son contact. le communiqué de la wilaya d’Alger informe également que plusieurs infrastructures sont en cours de restauration, il s’agit, entre autres, du palais du dey, du palais des beys, de la mosquée El-Barani et ses dépendances, de 10 fontaines du mausolée Sidi Abderahmane, du TNA et de 34 bâtisses de typologie traditionnelle ainsi que la remise en état de rues et ruelles de la Casbah. La place de Jean Nouvel dans cette opération n’est pas prépondérante, loin de là. D’où la mauvaise foi des détracteurs du choix porté sur l’architecte français.

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