BLIDA- D’importants projets touristiques sont inscrits au profit de la commune de Chréa (Blida) au moment où d’autres relevant de différents secteurs restent bloqués faute de foncier industriel, ce qui se répercute négativement sur les conditions de vie des habitants.
Cette situation est due essentiellement au signe caractéristique de cette commune ayant le cachet de zone touristique protégée ce qui contraint les autorités locales et les investisseurs au respect de certaines normes de construction et à demander des autorisations pour un éventuel déclassement du foncier touristique en foncier industriel dans l’objectif de servir d’assiettes pour la concrétisation de projets.
C’est dire que la spécificité de Chréa, en sa qualité de « réserve protégée », a joué de « mauvais tours » à son développement, en hypothéquant la possibilité de lancer des travaux visant à réunir les conditions idoines aux riverains, estiment à la fois des habitants, les autorités locales et des investisseurs.
Le schéma directeur de développement touristique prévoit, en effet, la création d’un pôle touristique, à l’horizon 2030, dans cette collectivité, un projet susceptible d’impulser ce secteur et de lui assurer une grande dynamique.
Selon le directeur du tourisme de la wilaya de Blida, Mansour Abdessalam, le projet de ce pôle touristique comporte une zone d’expansion touristique (ZET) s’étalant sur 14 ha sur la RN 37 disposant de chalets, de cafés et de restaurants, de parkings et d’aires de jeux pour enfants.
Ce projet, qui traduit les efforts de l’Etat en matière d’encouragement du tourisme, assurera une dynamique nouvelle à la région, a-t-il soutenu.
Au cours d’une rencontre organisée récemment avec le P/APC, nombre d’investisseurs ayant bénéficié de projets dans le cadre de l’ex-CALPIREF ont fait état de « difficultés » à les matérialiser sur le terrain.
Selon M. Dehal, directeur du parc national de Chréa, nombre de projets (des hôtels pour la plupart) n’ont pu être lancés pour la simple raison que les terrains qui leur ont été réservés se trouvent dans une région riche en espèces végétales et animales.
D’autres projets proposés, a-t-il ajouté, sont « incompatibles » avec le cachet de la région dans la mesure où ils doivent être bâtis en bois et non en dur.
La commune de Chréa, qui constitue annuellement le point de mire de quelque deux millions de touristes nationaux et étrangers, ne dispose que d’un seul hôtel d’une capacité de 40 lits, au moment où un second, dépendant de la commune, fait actuellement l’objet d’une opération d’aménagement en vue de le rendre opérationnel.
Face au flux de touristes, les responsables de l’APC font état d’un autre écueil à surmonter, à savoir celui du « gigantesque » problème de déchets, déplorant dans la foulée l’absence de civisme chez de nombreux visiteurs se rendant à Chréa.
Le P/APC, Omar Besselkra, qualifie d’ »indispensable » l’amélioration des conditions de vie des habitants, estimant que cet état de fait ne pourra que contribuer à la relance du tourisme et, par ricochet, à assurer des rentrées d’argent supplémentaires pour la commune.
Il a, à ce titre, estimé que l’impossibilité de concrétiser des projets de développement local est à l’origine de « l’émigration » de nombreux citoyens.
Chréa compte actuellement 783 habitants, faisant d’elle l’une des communes les moins peuplées au niveau national, alors qu’elle comptait, il y a quelques années, plus de 5.000 habitants, rappelle-t-il, pour étayer ses propos.
Créée en 1984, Chréa, qui dépendait, après l’indépendance, de la commune de Blida, souffre de l’épineux problème d’absence de foncier sans lequel des projets de développement ne peuvent être réalisés, affirme Omar Bessekra.
M. Bessekra a, dans ce cadre, précisé, à l’APS, que de nombreux projets de développement sont gelés depuis 2002, déplorant le fait que « seuls deux ou trois projets ont pu être lancés ».
Il a noté que la commune a bénéficié de nombreux projets à l’instar de 100 locaux commerciaux faisant partie du programme présidentiel, d’une salle omnisports, de 140 logements ruraux ainsi que de deux sièges destinés respectivement à la protection civile et à la police de proximité, « des projets qui sont restés en l’état, à savoir consignés noir sur blanc sur la liste des projets à réaliser », s’est-il désolé.
Nullement découragés, les responsables de l’APC ont, selon lui, réussi au prix d’intenses efforts, à réaliser, en 2011, une bibliothèque communale inscrite cinq ans plutôt, de même qu’un terrain a été réservé à la réalisation d’une unité de la protection civile compte tenu de l’importance de cette dernière dans cette région montagneuse, précisant que ces deux structures ont été érigées sur d’autres ayant été détruites.
Pour lui, il est « inconcevable » de recourir toujours à la démolition de bâtisses pour en construire d’autres à leurs places, citant en guise d’exemple le circuit de ski qui avait servi à la réalisation du siège de radiodiffusion en 2010.