CHU DE BÉJAÏA La chirurgie viscérale en panne

CHU DE BÉJAÏA La chirurgie viscérale en panne

Les ennuis dans les services du Centre hospitalo-universitaire de Béjaïa (CHU) n’en finissent pas. Le remaniement opéré au niveau de la chefferie de cette institution n’a pas encore donné de résultats.

La situation empire davantage et les solutions n’arrivent toujours pas. Hier encore, dans la nuit de vendredi à samedi, c’était l’alerte générale. Le service de la chirurgie viscérale n’a pas fonctionné. Les praticiens ne répondent plus, nous indiquait un cadre de cette institution. C’était comme ça depuis un bon bout de temps. Ce service qui compte une quinzaine de chirurgiens en viscérale, fonctionne seulement avec trois praticiens. «Cela dure depuis une semaine», déplore un cadre du niveau du CHU de Béjaïa. Les douze autres médecins ont, croit-on savoir, quitté le Centre hospitalo-universitaire et se sont installés chez des privés pour certains, d’autres ont préféré exercer au niveau des services privés ou publics au niveau des autres wilayas de Béjaïa. Une véritable saignée en somme. Une saignée qui trouve sa raison d’être, selon certaines indiscrétions dans les différends opposant depuis déjà quelques mois les chirurgiens au responsable hiérarchique direct. En l’absence des praticiens dans ce service, les responsables du CHU sont dans la gêne. Chaque jour, ils sont contraints de transférer les malades vers l’hôpital de Sidi Aïch, d’Amizour. Le tout nouveau directeur doit agir au plus vite pour trouver une solution à ce problème qui paralyse le service de la chirurgie viscérale. Nommé récemment, ce nouveau directeur du CHU, un enfant de la maison, a été une semaine après le limogeage du directeur général du Centre hospitalo-universitaire de Béjaïa pour «mauvaise gestion», nommé par le ministère de la Santé. Djamel Merad est un administrateur, diplômé de l’École nationale d’administration, qui a fait ses études en France, à l’École supérieure de gestion (ESG) de Paris. Depuis près d’un mois, il tente de stabiliser la situation de cette institution minée par des conflits entre les praticiens et, les syndicats. Le tout dans un climat de laxisme qui a trop duré, estiment de nombreux observateurs.

Déjà exiguë pour contenir tous les services d’un CHU digne de ce nom, la structure de l’ancien hôpital Khellil Amrane, qui fait office depuis plusieurs années de CHU de Béjaïa, attend toujours le lancement du projet pourtant inscrit mais apparemment aux oubliettes. Et bizarrement, personne n’en parle. Les élus locaux et nationaux qui sont élus pour défendre les intérêts de la wilaya et ses habitants sont aux abonnés absents alors qu’il est de leur devoir de mettre la pression sur le responsable du département de la santé pour lancer ce mégaprojet rendu impératif par la réalité d’aujourdhui.