L’Algérie fait partie des pays qui ont des raisons d’être inquiets des possibles révélations du rapport sur les « techniques d’interrogatoires » de la CIA, rapporte ce mardi le journal britannique The Independent.
Le rapport, fruit de plus de trois ans de travail et constitué de 480 pages résumant une enquête de plus de 6000 pages menée par le Sénat américain, a été publié aujourd’hui. Il détaille les méthodes de torture utilisées par la CIA sur des détenus soupçonnés d’avoir des liens avec Al Qaida après les attentats du 11 septembre comme les menaces sexuelles, les simulations de noyade et d’autres « techniques d’interrogatoires ». Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place autour des installations diplomatiques et des bases militaires américaines par crainte de représailles.
Le Maroc, la Mauritanie, l’Egypte et la Libye figurent également parmi les 54 pays qui ont participé au « programme exceptionnel d’extradition et de détention » de la CIA, selon un rapport de la « Open Society Foundation », cité par The Independent. En Europe, la Grande Bretagne, la Suède, l’Allemagne et l’Italie ont également assisté les Etats Unis dans ce programme. L’Arabie Saoudite, le Yémen, l’Iran ainsi que d’autres pays au moyen orient sont aussi concernés.
Selon Open Society Foundation, les autorités algériennes auraient reçu au moins un détenu dans le cadre de ce programme de la part de la CIA. L’Algérie aurait également permis à l’agence de renseignement US d’utiliser son espace aérien et ses aéroports.
Sans nommer de pays, le rapport doit revenir sur les prisons secrètes créées par la CIA dans plusieurs pays étrangers pour y interroger certains détenus. La Pologne, qui nie, a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour sa « complicité » dans les tortures subies sur son territoire par un Palestinien et un Saoudien.
