Malgré l’annulation sans explications de l’avant-première, prévue le 21 septembre passé à Alger, et la tournée algérienne qui devait suivre, le long métrage « Papicha » de Mounia Meddour a été finalement accepté afin de représenter l’Algérie à la 92e édition des Oscars qui auront lieu le 9 février 2020.
«Fabuleux, malgré la sortie annulée en Algérie, Papicha peut poursuivre sa route vers les Oscars. Merci à l’Académie des oscars de lui avoir donné cette chance », a déclaré la réalisatrice sur sa page officielle. Le Comité de sélection algérien chargé par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS) a, finalement, accordé une exception au film « Papicha » qui représentera l’Algérie aux Oscars 2020 pour le Prix du film international (anciennement Film en langue étrangère).
Selon les règles de l’Académie, toute candidature au meilleur film international doit être présélectionnée au moins sept jours dans son pays d’origine. L’inscription de «Papicha» sur la liste signifie que AMPAS a accordé une exception au film et lui a permis d’être en lice contre 93 autres pays. Mounia Meddour a eu la bonne nouvelle après avoir quitté la première française de «Papicha». Elle déclarera à la presse à ce propos : « Nous venons de sortir, mes actrices et moi, de notre première parisienne de Papicha et nous sommes extrêmement heureuses et reconnaissantes envers le comité des Oscars d’avoir accepté notre candidature malgré l’annulation de sa sortie en Algérie, et donc d’encourager le cinéma mondial, femmes réalisatrices et la liberté de création.» Cette absence de sortie dans le pays d’origine, alors qu’en ce moment il fait tabac dans plusieurs pays, devait être requise et a presque compromis la participation de « Papicha » à la course aux oscars. La réalisatrice s’est d’ailleurs S’exprimé devant la presse étrangère à ce propos. «Nous avons été extrêmement déçues parce que nous l’avons appris par un simple coup de téléphone, deux jours avant le départ. Mais il faut aussi savoir qu’en Algérie, la situation est instable et que beaucoup d’activités culturelles sont annulées», a-t-elle indiqué. Elle ajoutera : «On espère que la sortie nationale va quand même pouvoir se faire d’ici quelques semaines et dans de bonnes conditions. Dans le cas contraire, il faut imaginer que le public algérien trouvera des solutions alternatives. Oui, le piratage est illégal mais pour moi, qu’un spectateur soit derrière un écran de cinéma ou d’ordinateur, c’est un peu pareil. En tant que réalisatrice, ce qui m’intéresse, c’est que le public puisse voir le film, que des femmes puissent s’y reconnaître et que l’on puisse mettre des images et des mots sur une situation grave, jamais analysée ».
Il est à rappeler qu’une partie du film (52 minutes) a été déjà piratée et mise en ligne sur Youtube. Ce qui n’a pas empêché des centaines de téléspectateurs de le voir ou même de le télécharger. « Papicha » a, pour rappel, été triplement récompensé au Festival de Cannes et au Festival du film francophone d’Angoulême. Il avait été également présenté à Cannes dans la programmation de cette année au mois de mai passé, dans la section «Un Certain Regard ». Par ailleurs, « Papicha » sera programmé dans 155 salles françaises dont 20 à Paris. La réalisatrice a notamment précisé que « plus de 800 personnes ont été présentes à l’avant-première parisienne de l’UGC les Halles, hier soir ». « Merci à tous pour ce magnifique accueil ».n