Cinéma : «Papicha» et «143, rue du désert» lauréats du 3e Festival international El Gouna

Cinéma : «Papicha» et «143, rue du désert» lauréats du 3e Festival international El Gouna

Le long-métrage «Papicha», de Mounia Meddour, et le documentaire «143, rue du désert», de Hassen Ferhani, ont décroché deux prix au troisième Festival international El Gouna, qui a pris fin avant-hier soir en Egypte. «Papicha», en lice dans la catégorie longs- métrages avec 11 autres films, a arraché le premier prix dans la catégorie Film arabe.

Le long-métrage traite du quotidien de jeunes femmes en Algérie dans les années 1990 à travers l’histoire d’une étudiante qui tente de vendre ses créations de haute couture dans les boites de nuit pour se lancer comme styliste. Le film de Mounia Meddour a déjà été récemment triplement primé au 12e Festival du film francophone d’Angoulême (France), raflant les prix du meilleur public, du meilleur scénario et de la meilleure actrice.
Le film de Hassen Ferhani, en compétition, dans la catégorie Films documentaires aux côtés de 8 autres œuvres de plusieurs pays, a, quant à lui, remporté le deuxième prix de cette catégorie. Le premier prix a été remporté par «Parlons des arbres» de Souhaib Kacem El-Bar, un documentaire sur le passé et l’avenir de l’industrie cinématographique au Soudan, alors que le troisième prix est revenu à «Kaboul, une ville sous le vent», réalisé par le néerlando-afghan Abouzar Amini.
D’une durée de 100mn, le film de Ferhani, une production algéro-franco-qatarie, raconte l’histoire de Malika, gérante d’un modeste restaurant sur la route du désert, au fin fond du Sahara algérien, où viennent se ravitailler routiers, aventuriers et autres voyageurs. L’œuvre a récemment décroché deux prix au Festival international de Locarno en Suisse. Le premier pour son talentueux réalisateur et le second décerné par le jury junior.
Primés à l’étranger, annulé dans son pays l’Algérie
Rappelons que l’avant- première algérienne du long- métrage «Papicha», a été annulée pour des raisons inconnues, qu’il a obtenu de nombreuses récompenses à l’international. Cette première projection en Algérie, qui devait avoir lieu le 21 septembre, à la salle Ibn Zeydoun à Alger, a été annulée sans aucune explication par l’Office Riad El Feth, qui a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook. De même, les projections qui devaient suivre au niveau de l’Institut français d’Alger, ainsi que la tournée nationale dans les salles des différentes wilayas ont été annulées sans explications. D’autre part, la sortie internationale de «Papicha», une coproduction entre l’Algérie, la France, la Belgique et le Qatar, est maintenue et elle est prévue en octobre prochain notamment en France, en Belgique, au Brésil, en Colombie et en Espagne.
Juste après son annulation, un extrait de 52 minutes de «Papicha», a été piraté et mis en ligne sur Youtube durant toute une journée. Mais la vidéo a été rapidement bloquée et retirée de la plateforme numérique en raison d’une plainte pour atteinte aux droits d’auteur.
Après l’annulation, en Algérie, de la projection de son premier long-métrage, la réalisatrice a publié un message sur sa page Instagram : «Chers amis, merci infiniment pour vos nombreux messages et vos encouragements. Nous sommes, mes comédiennes et moi-même extrêmement touchées par votre solidarité et votre soutien. Nous avons appris tout comme vous à la dernière minute l’annulation soudaine de notre avant-première à Alger et nous sommes extrêmement déçues de ne pas pouvoir être là à Alger avec vous le 21 septembre.» Elle ajoutera: «Nous sommes déçues de ne pas pouvoir vous montrer notre film, que nous avons fabriqué avec tant de sincérité, de passion, de dévouement afin qu’il reflète au mieux la force et le courage des Algériennes et des Algériens qui se battent pour leur liberté, leur émancipation et leurs rêves. Nous sommes désolées pour cette annulation qui risque de sanctionner la participation de l’Algérie aux Oscars. Participation qui pouvait pourtant permettre à l’Algérie de rayonner à l’international.»