Cinq toiles de maîtres, dont un Picasso, volées à Paris

Cinq toiles de maîtres, dont un Picasso, volées à Paris

Cinq tableaux de Pablo Picasso, Fernand Léger, Henri Matisse, Georges Braque et Amedeo Modigliani ont été dérobés dans la nuit de mercredi à jeudi au Musée d’art moderne de la ville de Paris.

Le montant total de ce vol s’élève à 100 millions d’euros, selon la direction du musée. Les autorités avaient auparavant avancé le chiffre de 500 millions.

« Le pigeon aux petits pois » de Pablo Picasso, un tableau datant de la période cubiste du maître espagnol, est à lui seul estimé à 22 millions d’euros.

« Il s’agit d’un crime grave fait au patrimoine de l’humanité », a dénoncé Christophe Girard, adjoint à la Culture du maire de Paris, Bertrand Delanoë.

Les oeuvres dérobées faisaient partie de la collection permanente du musée géré par la ville de Paris.

Outre le Picasso, « La pastorale » d’Henri Matisse, « L’olivier près de l’Estaque » de Georges Braque, « La femme à l’éventail » d’Amedeo Modigliani et « Nature morte aux chandeliers » de Fernand Léger ont disparu.

« Il s’agit de tableaux importants de peintres majeurs », a souligné Christophe Girard lors d’un point de presse devant l’entrée du musée.

Une simple feuille de papier blanc posée sur la double porte d’entrée dorée informait les visiteurs que l’établissement était fermé ce jeudi « pour raisons techniques ».

Une enquête de police a été ouverte, confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), l’ancien « antigang ».

Un magistrat devait se déplacer dans la journée au musée, situé non loin de la Tour Eiffel et du Trocadéro, dans le XVIe arrondissement de Paris.

SYSTÈME DE SÉCURITÉ DÉJOUÉ

Le vol, commis « par un ou des individus de toute évidence très organisés », selon Christophe Girard, a été découvert par les employés à l’ouverture du musée jeudi matin.

Ils ont constaté qu’une baie vitrée avait été brisée à l’arrière de l’aile Est du Palais de Tokyo, construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1937.

Le musée est doté d’une alarme et d’un PC sécurité. Mercredi soir, trois gardiens étaient sur place, chargés de rondes pendant la nuit.

« Il faut laisser la police trouver comment le système de sécurité a pu être déjoué puisque de toute évidence les trois personnes présentes n’ont rien vu et n’ont donc pas réagi », a déclaré l’élu parisien.

De précédentes enquêtes de police sur des faits similaires ont montré que des collectionneurs sollicitaient le vol d’oeuvres spécifiques à leur profit exclusif.

Parmi les récents méfaits commis dans la capitale, un carnet de dessins de Pablo Picasso a été dérobé au musée Picasso en juin dernier.

Jeudi au Musée d’art moderne, policiers et gardiens s’affairaient dans et autour du bâtiment, sous le regard des passants et des journalistes.

« C’est dommage », a déclaré une dame à la télévision japonaise, accourue sur place comme de nombreux médias étrangers.

« Moi je trouve que c’est quand même formidable d’avoir réussi ça. Moi même j’y ai pensé ! », a plaisanté Marie-Rose Puigjaner, une habituée du musée attablée au soleil sur l’esplanade voisine.

Elle n’est pas inquiète pour les tableaux. « On les retrouvera ».

Elizabeth Pineau, Thierry Lévêque et Nicolas Bertin, édité par Yves Clarisse

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